15 avril 2018

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Pour l’égalité de traitement des professeurs documentalistes

Voici le texte de l’intervention du SNES Strasbourg sur la situation des professeurs documentalistes, lors du Congrès du SNES FSU à Rennes :
"J’interviens sur l’amendement n° 82 , déposé par les S3 de Nice, de Créteil et de Strasbourg. Nous avons également reçu le soutien du S3 de Reims et d’Ecole émancipée.

Mes chers camarades,
S’il est une position que notre syndicat a toujours soutenue, c’est celle du refus du système des heures supplémentaires. Cette position est plus que légitime, et nul ici ne saurait la contester : personne en effet, dès lors qu’il jouit d’un salaire suffisant, ne peut désirer faire des heures supplémentaires alors que des postes pourraient être ouverts avec cet excédent horaire.
Néanmoins, ce positionnement ne saurait faire oublier un autre sujet majeur, qui est celui de l’égalité de traitement entre tous les certifiés. Or, mes chers camarades, il existe au sein de notre système éducatif, des certifiés au rabais. Il s’agit des professeurs-documentalistes. Quoique titulaires, comme tous les autres certifiés, d’un CAPES, quoique assurant, comme tous les autres professeurs, des heures d’enseignement, les professeurs-documentalistes ne jouissent pas des mêmes droits. Les professeurs-documentalistes ne bénéficient pas, comme leurs collègues, de l’ISOE. Les professeurs-documentalistes qui travaillent dans l’éducation prioritaire sont exclus du système de pondération. Et enfin, les professeurs-documentalistes ne peuvent en aucun cas être rémunérés au même taux que les autres certifiés pour les heures effectuées en dehors de leurs obligations réglementaires de service, cela quelque soit le dispositif auquel ils participent.
Un exemple concret : au jour d’aujourd’hui, un professeur-documentaliste assurant une heure d’accompagnement éducatif ne sera pas payé au même taux horaire qu’un autre certifié accomplissant exactement le même travail. Il en va de même pour le dispositif devoirs faits, où le professeur-documentaliste est royalement rémunéré 13, 72 de l’heure, contre plus de 30 euros pour un autre certifié. Un professeur-documentaliste ne peut avoir droit qu’à des indemnités péri-éducatives, en nombre extrêmement limité, dont le taux est de très loin inférieur à celui des HSE. Cela est tout simplement injuste, et intolérable. Cela revient à dire que le CAPES de documentation vaut moins que les autres CAPES, et que le professeur-documentaliste n’est pas un enseignant au même titre que les autres.
Si le SNES se prononce à juste titre contre le principe des heures supplémentaires, il ne peut néanmoins tolérer ces écarts de traitement entre les certifiés. Pour que tous soient sur un pied d’égalité, il est nécessaire que chacun, quelle que soit sa discipline, puisse être rémunéré de la même façon.
J’ajoute que nous avons été surpris que la demande d’amendement concernant ce taux de rémunération ne soit pas retenu mardi, étant donné qu’en 2008, la co-secrétaire générale Frédéric Rollet défendait déjà cette position dans une lettre à Xavier Darcos, alors ministre de l’Education nationale, en réclamant que les professeurs-documentalistes et les CPE soient rémunérés au même taux horaire que les autres enseignants certifiés en ce qui concernait l’accompagnement éducatif.
Et encore une fois camarades, la question soulevée ici n’est pas celle des heures supplémentaires, mais celle de l’égalité de traitement entre certifiés.
Je vous remercie."