Le 25 septembre devrait être présenté en conseil des ministres le Projet de Loi de Finances pour 2020 en vue de l’adoption ultérieure par le Parlement du Budget 2020. Une lettre de cadrage a déjà été diffusée par Bercy et permet de se faire une idée de ce qui nous attend.
Certes, c’est abstrait et complexe, mais on aurait tort de ne pas s’intéresser au Budget. Les classes et groupes plus ou moins chargés, les postes supprimés ou mis au mouvement, toutes ces choses généralement désagréables que nous découvrons - mais un peu tard - dans l’année scolaire, dépendent étroitement des choix effectués à l’automne précédent.
Que prévoit donc le gouvernement ?
Tout d’abord, le gouvernement demeure fidèle à son objectif de réduire la dépense publique. Par expérience, nous savons tous ce que cela signifie : suppression de classes et de postes.
Les crédits du Ministère de l’Education Nationale augmentent certes de 1 milliard, soit +2 % et notre ministre ne manquera pas de claironner l’avancée que cela représente. Les bonnes âmes nous rappelleront de même que l’Education Nationale est le premier poste de dépenses de l’Etat. Donc tout va bien ? Pas vraiment. Cette progression est à peine supérieure à la moyenne des autres ministères (1,8 %) et surtout nettement inférieure à ceux de la Santé (+6 %), des Armées (+ 4 %) et de l’Intérieur (+ 4 %). L’Education Nationale demeure une priorité … secondaire. Surtout que la Dépense Intérieure Educative, mesurée en pourcentage du PIB, continue de stagner alors que le contexte global devrait permettre des investissements dans ce domaine, choix effectué par exemple par les Pays Bas.
Ce milliard supplémentaire se traduira-t-il au moins par des améliorations de nos conditions d’enseignement sur le terrain ?
Certainement pas ! La priorité ira aux dédoublements dans le Primaire. C’était déjà le cas dans les budgets précédents et cela avait conduit à des mesures de restriction dans les autres niveaux de l’Education Nationale. Et il faudra financer le véritable gouffre que s’avère être le SNU…
C’est clair : il ne restera pas un sou pour les élèves du Second Degré alors que nous en accueillerons 28 000 de plus à la rentrée 2020 ! Quant aux salaires …
Le débat budgétaire qui va s’ouvrir préfigure donc de nouvelles coupes claires dans les moyens des collèges et lycées. Dans ces derniers, l’arrivée de la réforme en Terminale se traduira mécaniquement par une saignée. Ces baisses de moyens entraineront aussi des suppressions de postes après un mouvement intra académique 2019 catastrophique.
Le Budget est une affaire trop sérieuse pour que nous laissions gouvernement et parlement décider seuls de parquer nos élèves à 32 dans nos classes de collège ou à 38 dans nos groupes de spécialité ou encore de supprimer nos postes ! Si nous ne voulons pas de cela, interpellons nos députés et sénateurs ! La démocratie, c’est aussi ce que nous en faisons.