Après une année d’expérimentation, l’usage du manuel numérique a été étendu à de nouveaux lycées - moins nombreux que prévu - depuis cette rentrée.
Face au refus du rectorat et de la région de faire un vrai bilan, le SNES académique a réuni, le 12 novembre, des collègues des lycées concernés pour faire un état des lieux et réfléchir à des actions.
Pour convaincre ces lycées d’entrer dans l’expérimentation, de nombreuses promesses leur ont été faites : amélioration de l’équipement du lycée, nombreuses possibilités offertes par l’interactivité des manuels, meilleure image de l’établissement et renforcement de son attractivité, motivation des élèves et réponse à l’hétérogénéité… Jusqu’à l’argument imparable « on ne peut pas aller contre le progrès » et mieux vaut alors être dans les 1ers pour bénéficier de moyens supplémentaires (formation, décharges, référents,…).
Pourtant, force est de constater que ce qui se passe dans les établissements est loin du « projet exemplaire » dont se targue la Région Grand Est.
Petit tour d’horizon :
– problèmes techniques et matériels : wifi aléatoire, téléchargements des manuels plus ou moins efficaces, interactivité des manuels quasi-nulle, inégalité entre les élèves qui n’ont pas tous le matériel informatique, pas tous de la même qualité et ne sont pas tous en capacité de télécharger ce qu’il faut pour travailler...
– problèmes en termes de conditions de travail : stress, inquiétude à chaque cours pour savoir si la connexion va marcher, perte de temps pour que les élèves se connectent, surcroît de photocopies, alourdissement de la charge de travail…
Et pendant qu’on se focalise sur les problèmes techniques, les questions pédagogiques, sanitaires, environnementales sont totalement occultées.
Fort de cet état des lieux, le SNES-FSU va une nouvelle fois interpeler le président de la région Grand Est ainsi que la rectrice pour demander un réel bilan de ces deux premières années et un moratoire sur toute nouvelle extension du lycée 4.0. Il continuera d’intervenir dans les instances, notamment au Comité Technique Académique, pour porter les remontées des collègues.
Il invite également les collègues des établissements qui pourraient être concernés par le manuel numérique à la rentrée 2019 (la question est déjà à l’ordre du jour de certains CA) à se saisir de toutes les informations disponibles pour intervenir lors des conseils d’administration puisque, comme le disait Jean Rottner « II faut désormais un proviseur convaincu et une décision du conseil d’administration où sont représentés les enseignants et les parents » (L’Alsace, 04/09/2018).
A noter qu’un stage sur le numérique sera organisé le 22 janvier 2019 au lycée Schongauer à Colmar.