11 décembre 2020

Actualités

Autoévaluation des établissements : attention, danger !

Ces évaluations sont destinées à contraindre les projets d’établissement, dans une perspective managériale destructrice pour le service public d’Éducation.

Cette démarche figure dans la loi « pour une école de la confiance » de juillet 2019.Elle est prévue en deux temps : une autoévaluation suivie d’une évaluation externe.

La première phase est en cours de lancement. Encore une demande hors-sol signant l’obsession de ce gouvernement : affaiblir le service public d’Éducation. Les équipes sont invitées à multiplier les réunions pour réaliser un diagnostic guidé servant de base à l’évaluation externe qui arrivera du rectorat ou de la DASEN dans un second temps. La finalité est de forcer à modifier les projets d’établissement ou contrats d’objectifs.

Nouveau management destructeur

Tout se passe comme si une partie de l’administration continuait aveuglément son travail. Comme si la gestion de la crise sanitaire ne bouleversait pas les établissements, comme si personne ne savait ou ne voulait voir que les personnels sont exténués. Poursuivre ce dispositif est une maltraitance de l’institution. L’auto-évaluation vise à faire porter à l’établissement la responsabilité des difficultés rencontrées.

Elle sert, sous des mots creux flatteurs (« partagé » « coconstruction » « acteurs » « territoire ») à culpabiliser les personnels engagés à réaliser des« progrès » quand l’État, lui, détruit les emplois et s’attaque aux métiers. Aucun personnel d’orientation recruté, 7 500 suppressions d’emplois d’enseignants en quatre ans dans le second degré public, 70 000 élèves en plus mais l’auto-évaluation va solutionner toutes les difficultés, c’est certain. Faire « mieux » d’école en quelque sorte !
Par ailleurs, l’auto-évaluation peut être un outil de déréglementation au nom de l’adaptation au « local ». Le but est de juger l’action de l’établissement non plus sur la base d’ambitions réelles et de critères nationaux objectifs mais sur celle de la « valeur ajoutée »apportée sans que l’on sache de quoi il s’agit.

Le SNES-FSU appelle à dénoncer ce dispositif qui n’a rien à voir avec la nécessité de faire des diagnostics comme de fixer à tous les établissements, sur tout le territoire, des objectifs ambitieux en leur donnant les moyens humains et matériels de les réaliser. Les « performances » immédiatement quantifiables ne mesurent pas la qualité du service public d’éducation qui a pour objectif le progrès de fond sur le long terme.