Comme tous les ans le ministère fête Noël et convie les représentants des personnels au CTM pour une distribution de cadeaux soigneusement enveloppés.
Ce 15 décembre, fidèle à sa tradition, le ministère a présenté les grandes lignes de la préparation de la rentrée 2022. Cadeau : les collèges et les lycées publics vont connaître une nouvelle vague de suppressions d’emplois : -440 en septembre prochain !
Dans notre académie, ce sont 15 emplois qui seront supprimés, après 43 en 2021, 11 en 2020, 72 en 2019, 80 en 2018.
Et pourtant, toutes ces années, le rectorat et le ministère ont communiqué sur un maintien, voire une augmentation des moyens alloués à l’académie. Cadeau, on vous dit !
Comment expliquer un tel affichage ? C’est que tout est dans l’emballage du cadeau et dans le soin apporté au ruban !
En effet, lorsque nous parlons postes, le ministère et le rectorat parlent, en maîtres de l’art de manipuler le langage, de « moyens d’enseignement ». On touche presque à la perfection du crime : effacer et brouiller les traces pour ne laisser place qu’à la communication.
Pourtant, sur le terrain, il y a bel et bien eu près de 300 emplois supprimés dans notre académie entre la rentrée 2017 et la rentrée 2021 pour quelque 1 000 élèves en plus… Mais depuis 4 ans, nous répond-on, ces emplois sont « compensés » par une dotation équivalente en heures supplémentaires que l’on n’arrive ni à absorber ni à assurer, malgré la décision du ministère de pouvoir imposer une 2e heure supplémentaire et la limitation des temps partiels sur autorisation. Et pour cette année, c’est l’augmentation conséquente du nombre de stagiaires à temps plein, suite à la réforme de la formation initiale, qui permet d’afficher un bilan positif et non moins 15.
Dans la vraie vie, depuis 5 ans, c’est comme si 10 collèges ou 3 lycées avaient été rayés de la carte dans l’académie. Les enseignants qui restent doivent alors absorber une charge de travail alourdie et voir s’entasser dans leurs classes toujours plus d’élèves. Au prix d’une plus grande fatigue et d’une perte de sens de leur métier.
Mais de quoi se plaint-on ? Les cadeaux pleuvent ! Puisqu’on nous le dit : nous sommes choyés !