
Les personnels de l’éducation ont appris soudainement le jeudi 30 janvier 2025 que la part collective du Pass Culture pour les collèges et lycées ne serait plus utilisable dès ce jour jusqu’en septembre en raison de l’annualisation de ce dispositif.
Cette part du Pass Culture pour chaque établissement (la somme dépendant du nombre d’élèves) a permis depuis sa mise en place d’effectuer de nombreuses sorties culturelles au cinéma, théâtre,… de faire venir des intervenants extérieurs de nombreux domaines. Malgré une prise en main complexe et l’impossibilité de financer des visites à l’étranger ou de payer le transport (pour les établissements en zone rurale notamment), ce dispositif a permis de ne plus avoir à demander un financement des familles et de nouer des liens avec différents acteurs culturels du territoire.
Son budget était jusqu’à présent sur l’ensemble de l’année scolaire de début septembre à début juillet. Le gel est « justifié » par le passage du budget sur l’année civile pour masquer la baisse de la dotation qui passe de 97 millions d’euros à 72 millions. Il n’est plus possible d’utiliser les crédits pourtant alloués en septembre à chaque établissement, les sommes étant clairement notifiées lors de la rentrée scolaire 2024 sur la plateforme Adage qui sert à la réservation des offres culturelles.
Cette situation soudaine et inattendue plonge les établissements scolaires dans une situation difficile avec l’arrêt de nombreux projets culturels et constitue un mépris du travail engagé par les collègues. Le jeudi 30 janvier de nombreux collèges et lycées ont dû dans la panique demander aux différents acteurs culturels de mettre leurs offres sur Adage pour les projets en préparation. L’accès à la plateforme était très difficile voire impossible et le lendemain, il n’était plus possible de réserver une offre, le plafond de 50 millions décidés pour la période de janvier à juin ayant été atteint. La précipitation de cette décision n’a pas permis de réserver l’ensemble des projets en préparation.
Les projets validés avant le 31 janvier seront financés mais pas les autres. Ils devront être soit annulés soit payés sur les fonds propres des établissements, ce qui est difficilement envisageable au regard des fonds dont disposent les collèges et lycées. Si une participation est demandée aux familles, ce sera une inégalité entre les élèves selon que l’offre culturelle a pu être réservée ou non avant le 31 janvier et une entorse à la gratuité de l’enseignement.
Cette décision, non concertée et brutale, impacte également les petites structures culturelles qui depuis 2022 bénéficient du Pass Culture et vont voir de nombreux projets annulés. Le gouvernement doit prendre conscience que cette restriction de budget sans concertation pénalise lourdement les acteurs de l’éducation et de la culture. Il existe d’autres sources pour financer le budget de l’Etat que de stopper le financement de la culture dans l’éducation, ce qui représente en outre une source d’économie marginale.
Le SNES-FSU est intervenu auprès du ministère dès le jeudi 30 janvier au soir pour dénoncer cette situation et exiger les moyens nécessaires à la concrétisation des projets engagés par les collègues. Une interpellation intersyndicale est aussi en cours de préparation.
Retrouvez ici l’article sur le site du SNES-FSU national.
Ainsi qu’un exemple de voeu pour le CA