L’information a surpris tout le monde lors du dernier CA du 30 juin 2020 au lycée J.Monnet : le poste de l’assistante sociale qui intervient dans 3 établissements, dont le lycée, sera redéployé vers les collèges.
Alors que le pays sort tout juste d’une crise sanitaire sans précédent et que la crise économique et sociale affecte déjà et affectera de nombreuses familles, cette décision est incompréhensible.
Le personnel médico-social -médecins et infirmiers scolaires- est déjà très insuffisant. Avec la disparition des assistants sociaux, il n’y a plus personne. Vers quel professionnel compétent le lycéen pourra-t-il se tourner ? C’est inacceptable !
Suite aux courriers à la rectrice et au rassemblement devant le rectorat avec présence de média, lors de l’audience (jeudi 9/7/20), la DASEN (Directrice académique des Services de l’Education Nationale) a informé les 2 représentants Snes-FSU que le redéploiement est en préparation depuis octobre ; les AS y ont été associés (cela peut-il rassurer ?), mais le confinement a perturbé la communication.
Dans plusieurs établissements, le CA n’a pas été informé ; dans le département, les lycées l’ont appris en mai. Dans le Haut Rhin, la circulaire semble déjà appliquée.
Tout semble se faire dans une grande, trop grande discrétion
Explication ? L’application d’une circulaire nationale de 2017 (n° 2017-055 du 22-3-2017)1 qui pointe le besoin d’AS dans les collèges d’éducation prioritaire, de milieu rural et écoles en Rep+, les Ulis, UPE2A et les lycées professionnels.
Réponse : à moyens constants, on prend à l’un pour donner à l’autre. En clair, on déshabille Pierre qui est mal armé pour les intempéries pour habiller Paul qui ne l’est pas du tout. Dans le département du Bas Rhin, les 50 AS seront sur au moins 3 établissements chacun, et pour les lycéens il y aura un numéro ! Il est déjà difficile d’aller parler à une personne dans l’établissement 1 ou 2 jours/semaine. Un numéro aidera-t-il les jeunes ? On peut en douter...
La disparition des AS laisse un vide inquiétant dans les lycées qui sont ainsi privés des compétences et de l’expertise propres aux AS dont la présence est nécessaire sur le terrain pour appréhender les questions complexes que sont le décrochage, l’absentéisme, le harcèlement, et l’éducation à la santé et la citoyenneté, et l’orientation.
Ce qu’il faut, ce sont des postes d’AS, d’infirmiers et de médecins scolaires, et des moyens pour assurer une présence quotidienne et mettre leurs compétences au service de tous les élèves, collégiens ET lycéens
Pour le lycée J Monnet qui est aussi cité scolaire, il y aura peut-être une réponse pour cette rentrée 2020, mais la question reste entière au sein de l’éducation nationale.
Il faut sortir de cette logique comptable pour préserver et (re)construire un service public plus juste, plus égalitaire et plus émancipateur.
Le SNES-FSU suivra ce dossier ; n’hésitez pas à demander des précisions dans votre lycée et à nous informer. C’est le partage d’information et l’action collective qui nous rendent fort.
https://www.education.gouv.fr/bo/17/Hebdo12/MENE1709191C.htm?cid_bo=114686
Extrait : « En fonction des priorités nationales et académiques et des moyens alloués, les recteurs d’académie pourront progressivement procéder à une réorganisation des services visant à ce que les personnels sociaux de l’éducation nationale exercent leurs missions dans les écoles situées dans les réseaux d’éducation prioritaire qui rencontrent les plus importantes difficultés sociales (Rep+), prioritairement en cycle 3, sous forme de conseil social ou d’intervention sociale (...) Les personnels (..) interviennent sur un secteur comprenant un ou plusieurs établissements du second degré. La couverture exhaustive du département n’est pas recherchée. Les priorités nationales et académiques sont :
– les collèges (éducation prioritaire & écoles en Rep+ ; milieu rural, les Ulis, EPE2A) et les lycées professionnels.
Les établissements prioritairement dotés sont fixés par le recteur d’académie, après information et échanges en comité technique académique (CTA) et en lien avec les inspecteurs d’académie-directeurs académiques des services de l’éducation nationale (IA-Dasen), dans le cadre des projets de service académique et départementaux, et en lien avec les représentants des personnels en comité technique spécial départemental (CTSD).
Les établissements ne bénéficiant pas de la présence régulière d’un assistant de service social peuvent trouver un conseil et une expertise ponctuels auprès du service social en faveur des élèves selon des modalités fixées par l’autorité académique. »