30 mars 2021

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Miroir aux alouettes sur les postes : quand « plus » devient « moins »

Communiqué de presse du SNES-FSU Strasbourg

Alors que le 20 janvier, le Rectorat de Strasbourg évoquait une « évolution favorable des moyens pour l’académie » avec +18 emplois, les collègues prenant connaissance des DHG (Dotations Horaires Globales) de leurs établissements découvraient, et c’est hélas devenu la règle, une réalité en décalage avec la communication institutionnelle. Les restrictions de moyens, particulièrement en lycée et dans les collèges de l’Education Prioritaire, sont le lot commun.
Cette situation, dénoncée par le SNES-FSU, est le résultat d’une politique budgétaire nationale qui assume de supprimer 1883 emplois dans les collèges et lycées (43 dans notre académie) alors que les effectifs continuent d’augmenter (+ 914 élèves prévus dans l’académie à la rentrée prochaine).
Le CTA (Comité Technique Académique) réuni le 19 mars était ainsi chargé d’examiner les créations et suppressions de postes dans l’académie. Pour les collèges, le solde est de -30 postes (13 dans le Bas-Rhin, 17 dans le Haut-Rhin) et pour les lycées généraux et technologiques de -48 postes (35 dans le Bas-Rhin, 13 dans le Haut-Rhin). Si certaines fermetures sont liées à l’évolution démographique, beaucoup sont le résultat des décisions politiques (pression généralisée pour imposer des heures supplémentaires, choix de classes surchargées) et des réformes menées au pas de charge par le ministre Jean-Michel Blanquer. Ainsi les mathématiques, mais aussi les sciences de l’ingénieur ou les sciences physiques payent un lourd tribut à la réforme du lycée. En collège, ce sont surtout des postes de technologie vacants depuis plusieurs années faute d’enseignants titulaires qui sont supprimés, mettant en danger la pérennité de la discipline elle-même. Un nombre inédit de collègues devra quitter son poste, frappé par une suppression sèche qui les place parfois en difficulté.
Concernant les CPE, l’académie n’a bénéficié d’aucune création de poste, alors qu’elle est très en retard en termes d’encadrement des élèves. Les ouvertures se font donc en « redéployant les moyens », autrement dit en fermant des postes. C’est ainsi que le lycée professionnel Goulden de Bischwiller perdra son 2e CPE. Il a le privilège de faire partie du club très fermé des établissements de l’académie où plus des deux tiers des élèves relèvent de catégories sociales défavorisées. La présence de deux CPE s’était notamment traduite par une forte baisse de l’absentéisme et garantissait de ce fait une meilleure scolarité aux des élèves.
La réalité des mesures présentées au CTA est qu’elles n’améliorent en rien les conditions d’étude des élèves mais détériorent toujours un peu plus les conditions d’enseignement. Les élus de la FSU au CTA, comme ceux des autres organisations syndicales, ont donc voté unanimement contre « les propositions » du Rectorat et un CTA a été reconvoqué le 29/03 pour l’essentiel sur la base des mêmes « propositions ». Les élus de la FSU ont maintenu leur vote d’opposition aux mesures présentées.
Alors que la crise sanitaire se prolonge et demeure largement niée dans sa réalité comme dans ses conséquences pour les apprentissages des élèves, le SNES-FSU revendique un plan d’urgence pour le service public d’éducation dont les moyens se doivent d’être à la hauteur des besoins des élèves.

Strasbourg, le 30 mars 2021