Le vendredi 13 mars, JM Blanquer affirmait qu’il n’était pas question de fermer les établissements scolaires, presque aussitôt contredit par Philippe et Macron, pour une fermeture le lundi 16 mars. Un visionnaire !
Il s’agissait aussitôt d’assurer « la continuité pédagogique » par le ou les professeurs habituels de l’élève. Sophie Venetitay (pour le SNES-FSU) précisait sur France Inter que les enseignants luttaient contre la « discontinuité pédagogique », parce que l’école ce sont en premier des élèves et des professeurs en présence les uns des autres.
Le confinement est un facteur d’inégalité. Qu’ont de commun des enfants et des jeunes qui vivent pour les uns entassés dans un petit appartement d’une cité, pour les autres dans une maison avec jardin, et une chambre pour chacun ? Qu’ont en commun des familles où il y a un ordinateur (et encore pas toujours) et plusieurs enfants qui doivent y avoir accès, et des familles où chacun a son ordinateur et son téléphone mobile et / ou sa tablette ?
Dans tous les cas, l’enseignement à distance, testé grandeur nature, permet au Ministère d’avancer dans ses projets de numérisation de l’école….
Le problème, c’est que les ENT ne fonctionnent pas toujours comme ils le devraient, et que des professeurs, parfois incités par leur hiérarchie, s’aventurent sur des terres louches, comme la plateforme « Discord », où ils « retrouvent » leurs élèves sous des pseudonymes comme Veztan, Caboum ou Valko ; cette plateforme, essentiellement consacrée aux jeux vidéo en ligne, a été plusieurs fois épinglée parce qu’elle véhiculait des propos racistes ou complotistes, et que les données personnelles des participants ne sont absolument pas protégées.
Cela fait longtemps que le SNES-FSU revendique un système informatique éducatif public, sécurisé et fiable. Il faudra aussi revendiquer le financement du matériel et de l’abonnement internet des enseignants à l’heure où le Ministère leur demande de les utiliser durant des heures tous les jours.
Mais la grande misère des services hospitaliers prouve bien comment le service public a été fortement affecté, partiellement détruit, et pas seulement sous le quinquennat de Macron. Une raison supplémentaire de rester mobilisés et déterminé pour l’après Covid. 19, non ?
A lire : sur le site du SNES national : Confinement et travail à distance - Essayons d’approcher la réalité
A écouter, un entretien avec Stéphane Bonnéry, professeur en sciences de l’éducation à l’Université Paris 8 :