18 décembre 2018

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Carte des spécialités : jusqu’ici tout va bien, ou presque … en attendant le coup de massue budgétaire

Carte des spécialités : jusqu'ici tout va bien, ou presque … en (...)

La Rectrice avait convié les organisations syndicales représentées au CTA sortant pour présenter la carte des spécialités retenues à cette date dans le cadre de la mise en place de la réforme Blanquer du lycée.
Après avoir rappelé l’importance de ce rendez-vous et évoqué les étapes antérieures du travail mené par le rectorat, la parole est donnée aux représentants des personnels. La FSU, ainsi que les autres organisations présentes, interrogent la Rectrice sur des points préalables :

  • Peut-on réellement mener ce travail sans lien avec la question des moyens qui seront à disposition des établissements ?
  • Peut-on mener ce travail sans s’interroger sur le devenir des options et leur financement ?
  • Peut-on mener ce travail sans connaissance précise des attendus de Parcoursup ?
  • La carte des spécialités permettra-t-elle aux lycéens d’obtenir des dérogations ?

Peu de réponses sont apportées, la question des moyens étant éludée. Et pour cause : sans notification de l’enveloppe budgétaire, il est urgent de faire comme si. Dans les faits, le calendrier édicté par le ministre fait tout pour endormir les esprits, retarder le moment où les effets de la réforme se manifesteront et empêcher toute réaction. On apprend néanmoins que les choix de spécialités rares permettront de bénéficier de dérogations, sachant que ces spécialités pourront être suivies dans un établissement proche sur la base d’ententes entre chefs d’établissement.
L’avant-projet, encore susceptible de modifications marginales, sera diffusé très prochainement et validé lors du CTA du 24 janvier. Cherchez l’erreur…. Car l’ensemble des spécialités ouvertes pour l‘heure ne prendra sens qu’une fois les choix des élèves réalisés et sous condition d’un effectif suffisant. Donc au plus tôt au mois de juin, où il faut s’attendre à plus d’un ajustement. Continuez de chercher l’erreur !
Chaque établissement dans l’académie sera théoriquement en mesure de proposer les 7 spécialités « générales » à 6 exceptions près (en raison de choix d’établissement pour ces cas particuliers). La carte des options demandée en début de séance ne nous est fournie qu’en fin de réunion (sic !), après le passage en revue des spécialités rares (LCA – Arts – NSI – SI).
La carte des spécialités artistiques a été définie par un savant dosage de continuité territoriale, d’identité d’établissement et de poudre de perlimpinpin.
En ce qui concerne les spécialités NSI et LCA, on sent bien qu’un principe de rentabilité prévaut, même si tout cela est exprimé avec précaution. Les corps d’inspection ne sont pas persuadés que ces spécialités connaîtront un franc succès et pourront être maintenues dans le même nombre en Terminale. La complexité des enseignements, la lourdeur des coefficients et les débouchés restreints devraient selon eux décourager plus d’un lycéen. D’où notamment le choix d’une carte des spécialités LCA, comment dire, très aérée. Aucun seuil minimal d’ouverture n’a été fixé mais il est clair, comme l’a rappelé la Rectrice, que s’il y a très peu d’élèves, l’établissement devra choisir de maintenir la spécialité ou pas sur sa dotation. Comment les établissements n’ayant que peu de divisions (2 à 4) pourront-ils assumer toutes les spécialités demandées sans aide complémentaire ?
Pour ce qui est des langues vivantes, la méthode utilisée est de la même veine que celle des arts. On réutilise l’existant mais pas totalement. L’anglais se taille la "part du lion" dans les LLCE (demandé 39 fois), l’allemand (18) est en retrait du fait de la présence de l’Abibac, qui demeurera hors spécialité. On peut se demander s’il n’y a pas eu autocensure des établissements, qui ont bridé leurs demandes, alors même que des viviers LV2/LV3 consistants existaient. Les langues moins diffusées sont représentées dans l’offre de spécialités, mais de façon parfois cosmétique. L’espagnol et l’italien sont donc présents dans un lycée de chaque département. Des propositions d’élargissement ont été faites, elles seront à l’étude… Car ces langues vivantes moins diffusées ont tout à craindre des suppressions d’options auxquelles poussera la mécanique infernale de la réforme Blanquer.
Bref, le « dialogue social » prospère en attendant d’être placé devant le fait accompli des dotations.

Carte prévisionnelle des options
Carte prévisionnelle des spécialités