Lors d’une audience conjointe avec les représentants de la FCPE 67 et 68, et de la PEEP Alsace, le SNES FSU a rencontré la Rectrice le 12 juin, ainsi que le Secrétaire général et le responsable de la DANE (Délégation Académique au Numérique dans l’Education). Nous avons exposé nos inquiétudes et les incohérences de ce projet, concernant le bien-fondé pédagogique de l’expérimentation, la précipitation du calendrier, l’absence quasi généralisée de consultation des personnels, les problèmes de prise en main de l’outil, l’équipement des lycées.
Le discours s’est voulu rassurant et moderniste : il ne s’agit que d’un changement de support ; le rôle de l’Education Nationale est de préparer nos élèves au monde du XXIe siècle et de leur permettre de maîtriser les outils numériques ; les personnels seront accompagnés et formés (mais sans précision sur le calendrier).
Aucune réponse n’a été apportée aux inquiétudes des parents concernant les questions sanitaires d’exposition aux écrans, le désordre potentiellement occasionné dans les classes ou les inégalités engendrées par l’acquisition d’un matériel plus ou moins haute gamme.
Les aspects techniques du projet ont été renvoyés à la responsabilité de la Région, avec engagement que les travaux seront effectués durant l’été et que tout sera prêt à la rentrée. Elle financera la moitié du coût de l’équipement des élèves, dans une limite de 225 €, si la famille choisit l’un des trois supports proposé par le titulaire du marché retenu suite à l’appel d’offre de la Région (tablette avec clavier à 372 €, ordinateurs portables à 452 € ou 1056 €).
De nombreuses questions restent en suspens (la pertinence pédagogique du projet, l’équipement des professeurs, la possibilité d’utiliser un manuel libre et gratuit et, surtout, la pérennité de la participation de la Région au financement si le dispositif finit par s’étendre à tous les lycées). Le Secrétaire général s’est cependant engagé à ce qu’une réelle évaluation de l’expérimentation soit faite, en précisant qu’elle ne serait pas étendue si les résultats n’étaient pas concluants, ce qui va à l’encontre des propos tenus par le représentant de la région Grand Est lors de l’audience des 3 sections académiques du SNES FSU à Metz le 20 juin.
Nous avons proposé un modèle de motion aux collègues des lycées concernés pour intervenir sur cette question lors du dernier CA de juin, conjointement avec les fédérations de parents d’élèves. Nous leur soumettrons également une grille d’observation pour établir un bilan réel de l’expérimentation. Nous mettrons en ligne dès septembre un modèle de motion pour les collègues concernés par la 2e vague de l’expérimentation, pour leur permettre d’intervenir au CA et d’informer leurs collègues sur la réalité de ce projet.