22 décembre 2018

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Jeu de bonneteau sur les postes à l’Éducation nationale

Lors du Comité technique ministériel du 19/12, un nouvel artifice a été utilisé pour maquiller la diminution du nombre de postes dans le second degré, alors même que depuis cet automne nous savons que les suppressions seront au nombre de 2650. En effet, pour « cacher la misère » et donc les réductions de postes réelles, le ministère de l’Éducation Nationale a inclus dans le calcul les heures supplémentaires, en hausse, qu’il transforme en équivalent de postes.

Pour l’Académie de Strasbourg ce tour de « passe passe » permet d’afficher le gain d’un poste pour la rentrée prochaine... alors que sans le surplus d’heures supplémentaires, le compteur afficherait moins 58 postes. Ceci est d’autant plus scandaleux que le nombre d’élèves dans notre région devrait augmenter de près de 1%. Concernant les postes administratifs, leur nombre baisse encore alors que notre académie est déjà sous dotée !

Pour comprendre la grande manipulation du ministère, il nous faut peut-être partir du niveau de l’établissement, puisque c’est là que se manifestent concrètement les décisions budgétaires prises en amont. Lorsqu’un établissement reçoit sa dotation, celle-ci est se répartit entre heures postes et heures supplémentaires année.
Prenons un exemple volontairement simplifié, celui d’un établissement qui reçoit une dotation de 128 heures, dont 120 h postes et 8 HSA. Cet établissement comprend 5 Certifiés et 3 Agrégés, qui devront au total 120 heures d’enseignement. Dans ce cas de figure, il n’y aura pas de problème particulier : tous les collègues en poste dans l’établissement auront leur service et des HSA seront attribuées pour atteindre les 128 heures.
Si maintenant cet établissement reçoit toujours 128 heures, mais 102 heures postes et 26 HSA, tous les collègues ne pourront recevoir leur service. Il faudra donc supprimer un poste et attribuer davantage d’heures supplémentaires puis recourir à un TZR, à un stagiaire, à un collègue venant compléter son service ou encore à un contractuel pour atteindre les 128 heures.
C’est exactement ce que vient de faire le ministère au CTM, mais à une échelle industrielle ... En indiquant que l’on va davantage recourir aux HSA, à hauteur de 2085 ETP (équivalent temps plein = 18 heures) au niveau national, le ministère nous annonce, mais sans nous le dire, que nos établissements recevront des dotations où figureront davantage de HSA et moins d’heures postes qui rendront des suppressions inévitables. Le SNES a reconstitué le nombre de de ces dernières au prorata du poids de chaque académie dans les emplois d’enseignants : pour Strasbourg cela donne un solde négatif de - 58 ETP.
Ce que vient de faire le ministère est une manœuvre inédite pour tenter de camoufler l’ampleur de suppressions d’emplois qui vont avoir lieu. Certes, le budget adopté par la représentation nationale prévoit 2650 suppressions. Mais l’enjeu n’est pas tant pour le ministère de nier ces suppressions que de les rendre invisibles le plus longtemps possible. La manipulation du ministère vise à brouiller les pistes et à endormir les esprits jusqu’au moment où les collègues seront placés devant le fait accompli des dhg en recul et des postes supprimés. Le gouvernement a en effet tout à craindre d’un mouvement d’ampleur contre la réforme du lycée et notre ministre fait assaut de propagande pour rassurer l’opinion sur l’innocuité de sa réforme. Le masque finira par tomber, mais il sera alors trop tard. D’où l’urgence de faire tomber le masque par notre mobilisation.

Nous ne sommes pas dupes de ces manipulations de données et continueront à porter les revendications pour une meilleure qualité du service public d’enseignement. Vous trouverez ici le communiqué du SNES-FSU national sur cette question.

Le secrétariat académique