Le 30 mars, plus de 30 000 personnes – près de 2 000 en Alsace, enseignants et parents se sont mobilisés partout en France pour dénoncer la politique régressive du gouvernement en matière d’éducation.
Retour sur cette journée dans l’académie.
A Strasbourg, la journée a commencé par un pique-nique revendicatif devant le lycée Jean-Monnet. Une trentaine d’enseignants étaient présents et ont affiché des pancartes mettant en cause la réforme du bac et la loi Blanquer.
Puis, à 14h, départ de la manifestation place Kléber. Cortège fourni avec une bonne présence de la FSU et une large intersyndicale mais aussi des fédérations de parents d’élèves et de nombreux collègues de lycées derrière les banderoles de leurs établissements (Pasteur, Curie, Marc Bloch, A. Zeller, Couffignal, Pontonniers ...)
A Mulhouse : Pique-nique aussi sur une place des Victoires redécorée pour l’occasion et nombreux ateliers pour informer les passants sur les réformes en cours dans l’Education.
Vidéo à retrouver ici.
A Sarre-Union : Plus d’une centaine de personnes rassemblées place de la République avant une manifestation dans les rues de la ville.
Ils étaient tous réunis cet après-midi pour dire leur mécontentement face au système qui gouverne actuellement l’école, de la maternelle au lycée.
« Il est plus que temps d’imaginer une école de l’égalité et ambitieuse pour chacun de nos élèves »
Si Bénédicte Hergott, porte-parole du SNES (syndicat enseignant) a fustigé la loi Blanquer, elle a aussi mis l’accent sur l’affaiblissement des services publics dans le secteur et sur ce qu’elle considère comme des attaques contre l’école depuis 12 ans. « Nous ne voulons pas d’une école du bricolage. Il est plus que temps d’imaginer une école de l’égalité et ambitieuse pour chacun de nos élèves. Il est encore temps de faire autrement. Nous demandons l’abandon de la loi Blanquer ».
Pendant le défilé, qui est passé devant le lycée Georges-Imbert, le collège Pierre-Claude, ainsi que les écoles maternelles et élémentaires de Sarre-Union, la situation de chacun de ces établissements a été évoquée.
Il s’agit de la réforme du bac et Parcoursup pour le lycée, un « manque de moyens » au collège, notamment pour les élèves en difficulté ainsi que les suppressions de classes annoncées dans sept écoles du secteur. D’après les manifestants, les écoles qui pourraient perdre une classe à la rentrée prochaine sont celles de Sarre-Union (une classe bilingue), l’école maternelle de Herbitzheim, l’école de Sarrewerden, le RPI d’Altwiller, Bissert, Harskirchen et Hinsingen, le RPIde Hirschland, Goerlingen, Rauwiller, Hellering-lès-Fénétrange, celui de Kirrberg, Baerendorf et Postroff et celui de Siewiller, Lohr et Ottwiller où la charte de ruralité prendrait fin. Interrogés en marge de la manifestation à laquelle ils ont participé, les élus de Bissert, Hinsingen, Harskirchen et Altwiller, ont précisé qu’ils étaient présents pour défendre leurs écoles, mais aussi pour « réaffirmer notre désir de maintenir une école de qualité pour nos enfants ». L’un d’eux réclame d’ailleurs « un abaissement des seuils de fermeture de classes pour les communes rurales ». Le maire de Herbitzheim a dit ses craintes de « voir disparaître à termes les écoles de moins de quatre classes », même si sa commune ne serait pas concernée par une telle mesure. Par contre, il a précisé avoir sollicité « un rendez-vous à l’Académie de Strasbourg, pour leur demander de prendre en compte les hausses attendues du nombre d’enfants en 2020 et 2021. Et si on prend en compte les enfants de deux ans, qui devraient donc rentrer à l’école en cours d’année scolaire, il devrait y avoir autant d’enfant en maternelle en 2019-2020 que cette année », assure-t-il. « Si on ne conserve pas la 3e classe de l’école maternelle, nous aurons 30 élèves par classe à la rentrée », conclut-il. (Article de Thomas Lepoutre, DNA, 31 mars 2019)