30 juin 2014

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déclaration liminaire du SNES-FSU à la CAPA « Hors classe des certifiés »

Bigre ! Que se passe-t-il dans l’académie de Strasbourg ? 75 % des promus à la Hors Classe des Certifiés sont des collègues du 11e échelon. Une révolution culturelle est-elle en marche dans cette académie ? Rappelons que l’an passé moins de la moitié des promus étaient au 11e échelon, scandale qui avait d’ailleurs rendu notre CAPA fort brève. Cette année, il a même été possible de discuter d’un certain nombre de situations qu’il eut été naguère impensable d’évoquer.
Nous ne boudons donc pas notre plaisir mais en demeurerons là quant à l’expression de notre satisfaction. Le syndicalisme d’accompagnement n’est en effet pas le dernier mot de notre action.
Car, ne nous leurrons pas : si ce saut quantique a été possible c’est surtout grâce aux ouvertures permises par la note de service ministérielle, à notre sens trop timidement appliquée dans cette académie. Ce n’est pas le cas partout, et à Lille, par exemple, 90 % des promus sont issus du 11e échelon.
Des progrès sont donc encore possibles à Strasbourg, où nous constatons qu’il est bien difficile de se départir d’une conception très discutable du mérite bien installée dans les esprits.
En effet, si cette année la porte est bien ouverte pour les collègues du 11e échelon, elle grince sur ses gonds et on n’a pas résisté à la tentation d’attribuer davantage d’avis « Exceptionnel » pour tenter quand même, malgré tout, de limiter cette ouverture.
Nous avons proposé de considérer comme simplement « Remarquable » les collègues qui ont moins d’un an de séjour dans l’échelon, ce qui aurait permis davantage de souplesse dans l’élaboration du tableau d’avancement. Nous n’avons pas été suivis et ne pouvons qu’en conclure à la persistance sous-jacente de schémas qui n’ont plus forcément cours au niveau national. Ce qui vaut pour les appréciations rectorales se retrouve également au niveau de l’attribution des avis « Prioritaire ». Dans 45 % des établissements, ce type d’avis n’est qu’incomplètement utilisé et surtout ne va pas vers les collègues du 11e échelon. De plus, quelles que soient leur qualités, l’attribution d’un avis « Prioritaire » à un collègue des échelons 7, 8 et 9 est absurde et contribue à faire barrage aux plus avancés dans la carrière.
Du côté des inspections les situations sont plus contrastées. Ce n’est pas une nouveauté, mais que dire aux collègues d’Education Musicale, discipline où un tiers des avis « Prioritaire » vont aux collègues du 7e échelon ? Que dire aux Documentalistes, pour lesquels l’attribution de cet avis est quasi inversement proportionnelle à l’ancienneté dans la carrière ? Que dire aux enseignants de Lettres Modernes, parmi lesquels seuls 5 % méritent d’être prioritaires contre 13,5 % en moyenne ? Nous réclamons depuis longtemps une harmonisation entre disciplines. Nos collègues devront-ils encore attendre ?
Par ailleurs, 62 % des promouvables sont des femmes. Elles ne représentent pourtant que 58 % des promus. Ce décalage, rapporté à notre contingent de promotion, représente dix femmes promues en moins. Nous avons proposé de corriger cet écart mais n’avons, là aussi, pas été entendus. Nous rappellerons ici qu’une des orientations majeures des politiques publiques actuelles est de veiller à ce que les femmes ne souffrent pas dans leur déroulement de carrière de retards liés à l’inégalité de leur condition dans la société. Ce type de correction est possible dans d’autres académies et nous demandons qu’il y soit également procédé dans la nôtre.
Le SNES-FSU considère que l’accès au grade de Hors-Classe est la perspective normale de fin de carrière de tout Certifié. Elle l’est d’autant plus qu’à force de dévaloriser notre rémunération, le Certifié Hors Classe qui quitte le métier au dernier échelon de ce grade aura aujourd’hui le même pouvoir d’achat que son collègue qui était parti en 1989 retraite au 11e échelon de la Classe Normale. Nous sommes donc déterminés à voir un maximum de collègues du 11e échelon promus et entendons que notre académie progresse encore dans ce sens.