Trop d’incertitudes sur les conditions concrètes, trop de certitudes sur les mesures de dégradation déjà annoncées : Le SNESUP-FSU, le SNUIPP-FSU, le SNES-FSU, le SNUEP-FSU et le SNEP-FSU s’opposent à la mise en place de la réforme de la formation des enseignant.es à la rentrée 2020 !
Des incertitudes majeures : à ce jour, rien n’est précisé sur la mise en œuvre de la « réforme » de la Formation des enseignant.es : nature des épreuves et organisation des concours de recrutement, modalités de stage en M2, formation post-concours, etc.
Nous sommes maintenant face à un véritable déni de réalité :
- Comment élaborer des maquettes d’ici avril sans connaître les contenus des concours ni les modalités de stage ?
- Comment les étudiant.es actuellement en L3, candidat.es possibles du nouveau concours en 2022 s’il était maintenu, pourraient-ils.elles se projeter vers les métiers de l’enseignement ? Comment, alors qu’ils ignorent tout du nouveau dispositif, pourraient-ils.elles préparer sérieusement un concours qu’ils.elles découvrent aussi tard sans connaitre les moyens financiers qu’ils auront pour le préparer, sans même savoir s’ils auront une place en INSPE ?
- Comment prévoir les moyens humains nécessaires à l’accueil dans les masters MEEF alors que le nombre de « berceaux » (lieux) du stage en responsabilité prévu en M2 n’est pas connu ?
Des certitudes très inquiétantes : les mesures évoquées dégraderaient encore la formation actuelle de manière irrémédiable et mettraient les étudiant.es en grande difficulté :
- Les étudiant.es admis.es en master seraient confronté.es à une mise en responsabilité précoce dans les classes, avant le concours, sous statut de contractuel.les, menant de front la préparation du concours ainsi que celle d’un master tout en assumant la pleine responsabilité d’une ou plusieurs classes. C’est humainement intenable !
- Ces étudiant.es, précaires vu leur statut de contractuel.les, seraient aussi susceptibles de démissionner à tout moment du fait d’une charge de travail excessive. Combien de classes risquent de se retrouver du jour au lendemain sans enseignant.e ?
- Dans un contexte aussi contraint et épuisant, comment pourraient se développer les compétences professionnelles réflexives nécessaires pour aider tous et toutes les élèves, même les plus fragiles ? Une formation uniquement orientée vers l’adaptation au terrain ne laisserait pas place à l’accompagnement et à la recherche, lesquels nécessitent temps et mise à distance de l’expérience vécue.
- Une véritable défiance à l’égard de la démocratie universitaire est institutionnalisée : les représentant.es des personnels et des usagers sont désormais exclu.es de la procédure de recrutement du directeur.ice de leur institution, en rupture avec les règles ordinaires propres au fonctionnement de l’Université.
Pour les futur.es enseignant.es et les élèves nous exigeons :
- une formation de master de haut niveau, qui accueille tous les étudiant.es qui le souhaitent, qui doivent bénéficier de stages d’observation et de pratique accompagnée pendant leur master, de conditions de formation leur permettant de se consacrer entièrement à leurs études, aides financières ou pré-recrutements, sans contrepartie de travail. Ils ne doivent pas être utilisés comme moyens d’enseignement ou un vivier de précaires ;
- des moyens pour le fonctionnement d’équipes pluri-catégorielles de formateurs/trices, au sein d’une structure de formation universitaire au fonctionnement démocratique.
Alors que leurs premières annonces sur le concours datent du 20 février 2019, Mme Vidal et M. Blanquer ont refusé d’entendre les alertes des organisations représentatives et ne se soucient pas des questions de mise en œuvre qui sont la clé pour la réussite de toute réforme. Nous refusons l’application précipitée de la « réforme » à la rentrée 2020 et exigeons l’ouverture d’un réel temps de concertation pour une réforme au service de l’ambition éducative et non des économies de moyens dictées par l’idéologie managériale !
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