Nous sommes à la veille des Epreuves Anticipées de Français et malheureusement, mais qui aurait pu le prévoir, les difficultés s’accumulent.
Les examinateurs se voient communiquer tardivement des récapitulatifs alors qu’ils ont été transmis dans un louable effort d’anticipation trois bonnes semaines avant la date usuelle. Même si les dates de passation ont été elles aussi avancées, il est difficile dans ces conditions de faire pire que les années passées. Et pourtant c’est ce à quoi nous assistons sous nos yeux ébahis !
La cause en est à chercher dans une politique de numérisation à outrance qui se révèle au final contre-productive puisqu’elle aboutit à réduire pour les examinateurs le temps de préparation et les place sous une pression et un stress peu propices à une passation sereine de l’examen. Faut-il ici rappeler l’état d’épuisement et la charge de travail que doivent assumer nos collègues de Lettres ? On leur demande, dans un temps record, de prendre connaissance des œuvres, des textes, de préparer pour chaque texte plusieurs questions de grammaire en lien avec le programme, d’élaborer un tableau de passage évitant d’interroger deux candidats de suite sur le même texte. Et c’est certainement par mansuétude envers nos collègues qu’il arrive même que l’on déroge cette année dans notre académie à l’usage de limiter le nombre d’élèves à interroger à un maximum de 14 par jour.
Parmi les avancées absurdes que permet la numérisation, il nous arrive notamment de trouver entre les listes d’élèves à interroger et les récapitulatifs reçus d’étranges discordances ou encore de constater que certains collègues se voient reconnaître le don d’ubiquité puisqu’ils reçoivent de multiples convocations pour la même date dans différents centres d’examen.
Les candidats eux-mêmes, rivés à Cyclades, sont destinataires de convocations susceptibles d’annulations successives.
Alors vraiment, qui aurait pu prévoir de tels dysfonctionnements ?
Il fut une époque pas si lointaine où l’organisation, certes fastidieuse, se faisait sur le support papier, transmis par les mains des collègues, autant de dispositifs antiques qui se révèlent à l’usage plus fiables qu’une numérisation forcenée.
Il n’est pas acceptable que nos collègues de Lettres se retrouvent dans une situation intenable du fait de l’ensemble des dysfonctionnements constatés.
Nous demandons qu’il y soit remédié. Nous demandons pour nos collègues de Lettres du temps : du temps pour préparer, du temps pour respirer et même du temps pour répondre à certaines contingences naturelles pendant les demi-journées de passation.
Nous invitons nos collègues de Lettres à nous faire remonter toute remarque, tout dysfonctionnement, tout incident afin que nous puissions placer le Recteur fasse à ses responsabilités.
Par ailleurs, nous l’interpellons sans attendre sur la session d’examen pleine de surprises qui attend nos collègues.
15 juin 2023