Le lycée Blanquer, c’est moins de lycée pour plus d’économies, sur le dos des élèves et des personnels. C’est moins de lycée pour davantage de tri social.
Une offre de formation réduite et l’illusion du choix
– Des horaires réduits à 26 heures en classe de 2de, dont l’élève pourra se contenter
– Disparition des enseignements d’exploration ; les options, non obligatoires, ne les remplacent pas
– Des enseignements de spécialité organisés par triplettes en 1re et doublettes en Terminale, sur proposition des rectorats : TOUS les lycées ne pourront pas TOUT proposer et les élèves ne pourront pas TOUT choisir ! Le lycée Blanquer, ce n’est pas « open bar » ! Les séries offraient un panel de possibilités beaucoup plus vaste.
– Les élèves choisiront les spécialités dans ce cadre contraignant, mais aussi en fonction des attendus du supérieur : certains parcours ne donneront accès qu’à peu de formations du supérieur. Les élèves en seront-ils conscients ? Ceux qui ne maîtrisent pas les codes du système seront défavorisés.
– Un bac dévalorisé et dénaturé, avec 50% d’évaluation locale
Autonomie accrue des établissements, concurrence des disciplines
– En 2de, tout ce qui sort du tronc commun sera financé sur la marge (12 heures par division) : groupes à effectifs réduits, AP, options ; c’est insuffisant pour tout financer, les arbitrages entre les dispositifs se feront en conseil pédagogique.
– Cette marge horaire pourra être abondée par les recteurs ; elle se réduit à 8 heures au cycle terminal
– Une carte de formation sera imposée par le rectorat aux lycées d’un même bassin
– Les enseignements de spécialité seront mis en concurrence : les spécialités littéraires, artistiques et de sciences humaines sont les plus menacées, car elles n’ont que peu de place dans une telle organisation.
Pour faire le point sur chaque discipline : ici
Des conditions de travail aggravées pour les personnels
– services plus lourds et émiettés, avec répartition entre plusieurs enseignants des enseignements interdisciplinaires ; surcharge de travail, avec une évaluation quasi omniprésente au cycle terminal, au détriment des apprentissages
(nouvelles grilles horaire : ici)
– un bac plus lourd (de 27 jusqu’à 36 épreuves !), qui fausse la relation pédagogique avec les élèves et les parents
– le maintien des enseignements sera tributaire des choix locaux des établissements et des arbitrages des rectorats, avec risque de compléments de service pour les collègues
– suppression de 7000 postes, voire plus, sur les 3 niveaux, le tout dans un contexte de hausse des effectifs !
Un des aspects et non des moindres de la réforme du lycée étant les économies budgétaires qu’elle pourrait permettre, le SNES FSU vous propose un simulateur qui, à l’aide des données du TRMD actuel, permet de mesurer les évolutions horaires avec application de la réforme. Merci de nous faire remonter, si vous êtes en lycée, les résultats de ces calculs. Pour les s1 de lycées qui l’ont testé, le résultat est sans appel : pertes d’heures et donc de postes importantes.
Le Conseil Supérieur de l’Education s’est prononcé contre les réformes du lycée et du bac ; pourtant, le gouvernement va les appliquer telles quelles. Ne laissons pas faire !
Nous avons encore 8 années de hausse démographique devant nous et le gouvernement ne saisit pas cette chance. Cette réforme va à contre-courant des avancées actuelles : plutôt que d’élever le niveau de qualification pour tous, elle impose une éducation au rabais, et trie les élèves pour évincer les plus fragiles, issus des classes populaires. Ce n’est pas notre ambition pour le lycée !