Depuis 2010, les conseils départementaux se désengagent les uns après les autres du financement des CIO. Face à cette situation, le Ministère a fait le choix de ne reprendre qu’une partie des CIO, soit 373 sur les 550 existants. Une quarantaine ont déjà été fermés depuis 2011 ; 119 sont encore à la charge des collectivités territoriales et sont donc menacés.
Les conséquences pour l’accueil du public comme pour les personnels dans les centres déjà fermés sont à la hauteur de nos craintes : les conditions d’accueil se dégradent (bureau partagé entre plusieurs collègues, documentation insuffisante) et la fréquentation est en baisse en raison de l’éloignement ou de la situation géographique (quartiers, centres villes, zone rurale …). Les jeunes les plus fragiles, EANA, décrocheurs sont donc privés de l’accès au service public d’orientation. Les conditions de travail des personnels sont également impactées : salles de réunion partagées avec d’autres structures, voire externalisées ; travail en équipe et réflexion collective quasi impossibles.
Dans l’académie de Strasbourg, la commande ministérielle est claire : il faut réduire le nombre des centres de 14 à 11. Comment ? En procédant à des fusions (il y a de fortes présomptions sur des fusions Saint Louis-Altkirch et Thann-Guebwiller) et à une fermeture. Par ailleurs, le Conseil Départemental du Haut-Rhin a annoncé son désengagement au 1er janvier 2017 pour le CIO de Colmar et au 1er janvier 2018 pour celui de Mulhouse (Cité administrative), menacé de fermeture. Cela signifie que le CD n’assurera plus le financement matériel des centres, qui revient à la charge de l’Etat (annonce faite lors du CTA du 29 novembre 2016). C’est une mesure temporaire, en attendant la refonte de la carte. Deux groupes de travail se sont déjà réunis (sur la carte et les secteurs), un troisième est programmé (sur la gestion des ressources humaines). La carte cible sera validée par un CTA en mars 2017.
Le SNES FSU s’oppose à l’affaiblissement du service public d’orientation qui, on le sait, affectera les populations les plus fragiles : il soutiendra la mobilisation des personnels contre les restrictions de fonctionnement. Il restera vigilant aux conditions de travail des personnels et au maintien des moyens nécessaires à l’accomplissement de leur mission de service public, accessible et gratuit pour tous les usagers.