Synthèse de l’audience SNES-FSU du 11/07/2011 au rectorat concernant la labellisation des CIO
Pour le SNES-FSU :
- Jean Louis HAMM : responsable SNES et secrétaire académique FSU
- Marjolaine BAUTZ et Christine PONVERT : élues CAPA
Pour l’administration :
- Mr BOHN : Secrétaire Général adjoint (Mme le Recteur non disponible au vu de son emploi du temps chargé, actuellement à Paris, et Mr ARENE, Secrétaire Général, empêché pour raisons de santé)
- Mr PERCQ : CSAIO
SNES-FSU : Rappel de principes : « aberration » de labelliser un service public ; si labellisation obligée, elle doit être nationale pour le réseau des CIO ; à tout le moins académique et concerner tous les CIO de l’académie. Le réseau des CIO doit être labellisé au titre de la 2e modalité de labellisation
ADM : La labellisation s’inscrit dans l’évolution du management du service public, dans sa modernisation. Il ne s’agit pas d’une menace pour un corps ou des missions, bien au contraire, mais un souci d’amélioration, une sorte de « démarche qualité » pour l’administration qui doit intégrer la notion de performance
Rappel des textes de référence (nationaux et régionaux) ; du cadre : résolution européenne sur l’OTLV, politique interministérielle
Mr PITTE a apporté des précisions orales sur le processus de labellisation lors de sa venue à Strasbourg le 10 Juin (réunion à la préfecture, avec les services de l’Etat et de la Région) ; les CIO et les structures « d’information jeunes » doivent s’inscrire dans les partenariats, participer au processus de reconnaissance des organismes ; la 2e modalité de labellisation ne concerne pas les CIO, elle pourrait permettre dans certaines régions la labellisation de dispositifs associatifs
Un texte tout récent de la DEGESCO est très rassurant, il sera transmis demain aux recteurs réunis à Paris avec Mr Pitte. Les CIO s’inscrivent dans l’évolution de l’orientation tout en gardant leur spécificité, notamment l’expertise par rapport aux besoins des publics jeunes, leur connaissance fine des établissements scolaires et du territoire (observatoire du district), le conseil de par le titre de psychologue des conseillers d’orientation - psychologues, et ils accueillent tout public ; ils peuvent donc répondre aux exigences du label et même être supports d’éventuels lieux uniques. Dans tous les cas le fonctionnement sera dans le respect du statut des parties prenantes, quel que soit le coordonateur
Au niveau régional : Mme le Recteur a désigné la DRJCS comme moteur de cette réforme. En réponse à certains DCIO ayant demandé à ne pas entrer dans le processus de labellisation : c’est impossible, un CIO, service public sous autorité du Recteur, ne peut pas ne pas demander la labellisation ; mais il n’y a pas de labellisation automatique de tous les CIO. Il s’agit de remettre de l’ordre sur l’ensemble des partenaires, de remise à l’épreuve de la qualité des prestations, de donner un vrai label qualité par rapport à l’OTLV
Le Préfet a désigné la Direccte (Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi) comme service instructeur. Le CCREFP (Le Comité de Coordination Régional de l’Emploi et de la Formation Professionnelle)étudiera les demandes mais auparavant les priorités seront accordées par : Préfet - Recteur - Région
Calendrier :
Début Septembre : réunion d’information de la Direccte avec les responsables de toutes les structures
A la rentrée : le Recteur recevra les DCIO
Novembre : 1re étape de labellisation (1re session du CCREFP : 16 novembre)
SNES-FSU : Même si des avancées positives semblent se manifester sur le respect des statuts ( à vérifier ), des doutes très forts subsistent quant au respect de la spécificité des CIO et de la possibilité pour les conseillers d’orientation - psychologues de pouvoir être assez disponibles aussi dans les établissements scolaires (évocation également de la « concurrence » qui remplace de plus en plus la « complémentarité » avec les enseignants dans la prise en charge de l’orientation). L’orientation scolaire est absente des textes (également de la charte régionale), c’est seulement grâce à la bataille syndicale qu’elle est, tant soit-peu, réintroduite.
L’affirmation que la 2e modalité de labellisation ne concerne pas les CIO (alors que les textes le permettraient) mais qu’ elle pourrait s’appliquer dans certaines régions à la labellisation de dispositifs associatifs (!) ne nous permet certes pas d’être rassurés. D’autant que le nombre de conseillers d’orientation - psychologues ne fait que diminuer et que des CIO ferment. Rappel de notre opposition à la labellisation par site : inégalité territoriale, concurrence entre structures, problème de la double « gouvernance » et place du CIO dans cette double gouvernance, d’autant plus menacée dans le contexte de fragilisation croissante des CIO.
ADM : Les suppressions de postes sont un tout autre problème, sans lien avec la labellisation ; il n’y a d’ailleurs aucune incompatibilité entre suppressions de postes, indispensable (objectif de non remplacement d’1 fonctionnaire sur 2 partant en retraite ; nous rappelons que c’est 5 sur 6 pour les CIO) et une démarche qualité (chacun appréciera !)
Pour la spécificité, cela permet au contraire la clarification et la mise en avant de ce que font les CIO et les conseillers, y compris le travail en établissement scolaire à écrire dans le cadre de l’OTLV ; il faut faire ce travail d’explicitation, de formalisation et de mise en valeur, et il n’y a rien à craindre pour les CIO.
ex. de rôles spécifiques :
- si un jeune de 18-20 ans veut être boulanger, c’est bien la chambre des métiers qui peut permettre des stages d’immersion, favoriser l’accès à l’apprentissage et donner des renseignements sur les perspectives d’avenir de ces métiers se préparant par apprentissage. Mais le conseil personnalisé pour l’orientation n’est pas de leur ressort
- il doit y avoir mutualisation des moyens pour organiser un forum métiers accueillant des élèves, mais aussi des demandeurs d’emploi, des femmes cherchant à retravailler etc. Le forum sera unique pour tous ces publics, c’est la préparation qui sera différente selon le public concerné
- en ce qui concerne l’accueil du public adulte au CIO, il s’agit d’un premier accueil et le consultant adulte peut être ré adressé par ex à Pôle Emploi (ex d’un chômeur pour des informations sur les indemnisations).
- MEF de Saverne : la labellisation va permettre de repréciser qui fait quoi
- Mulhouse : si la cité des métiers postule : il s’agit de l’ensemble des organismes en réseau, cela n’a rien à voir avec la cité des métiers à Belfort par ex.
Par ailleurs il n’y a pas de labellisation possible pour un organisme privé à but lucratif (ex d’une société se disant compétente en orientation et en coaching à 400€ le bilan)
SNES-FSU : Dénonciation de l’opacité totale du processus qui avance sans aucune transparence et sans la moindre information des personnels. Demande d’une information exhaustive, précise et officielle de tous les personnels. Demande d’une consultation de tous les personnels ; avec l’OTLV on ne parle que d’orientation professionnelle ; il faut réintroduire l’orientation scolaire et la place des conseillers d’orientation - psychologues dans cette orientation scolaire
ADM : Dès septembre le CSAIO informera les CIO (vraisemblablement par regroupement de plusieurs CIO)
La demande d’information est une attente légitime, c’est un devoir de l’administration d’informer ses personnels.
Par contre il n’y a pas lieu d’y avoir de concertation quant à la labellisation avec l’ensemble des personnels. La seule concertation est celle prévue dans le cadre du CCREFP, qui aura une commission où siègent les représentants syndicaux (1 FSU)
SNES-FSU : nous rappelons qu’il n’y a pas de représentants des CIO au CCREFP et que nous maintenons notre demande de concertation avec les personnels des CIO (non adhésion à cette demande par l’administration).
Nous demandons que l’information claire, officielle et exhaustive soit faite très vite à la rentrée pour permettre le débat dans les CIO.
Rappel que la non association des personnels en période de tels chamboulements ne peut que produire une grande souffrance au travail, à tout le moins un grand malaise, et ne peut qu’amener à garder de grands doutes quant à un discours qui se veut rassurant