L’offensive est lancée pour déployer le passeport Educfi dans les collèges de l’académie et la région académique communique à tout va sur le partenariat avec la Banque de France. Attardons nous un instant sur le diaporama proposé à nos classes de quatrième, 38 pages pour dire : qu’il faut dépenser moins que ce que l’on gagne, que l’on peut payer par chèque, espèces ou CB, qu’un crédit nécessite de rembourser et que l’épargne c’est bien...
Deux manières de percevoir cette chose :
- un vide pédagogique qui fait l’impasse sur les revenus ou plutôt ce qui les influence (niveau des salaires, inflation, accidents de la vie...) ; en un mot un message creux et inutile,
- ou alors, on a presque du mal à y croire, un message moralisant et culpabilisant pour les plus pauvres et ceux qui auraient une baisse de revenus. Si vos comptes sont dans le rouge, c’est votre faute, mangez des pâtes, traversez la rue !
Ce qui est ironique, rageant, désespérant, c’est que ceux à qui l’on demande de participer au développement de ce dispositif (généralisable dès l’an prochain) sont les mêmes qui, depuis 20 au moins, attendent une revalorisation à hauteur de l’inflation, ne serait-ce que pour maintenir leur pouvoir d’achat...
A quand une séance de travaux pratiques à partir de la fiche de paie d’un collègue ? Dépense-t-il trop ? Ou son salaire est-il trop bas, car non revalorisé ?
Pour rappel (source : Rapport social Unique de l’académie de Strasbourg, 2020-2021) :
• Salaire net moyen des AED/AESH : 882 euros
• Salaire net moyen des professeurs certifiés de moins de 30 ans : 1 895 euros
Pour en savoir plus sur le passeport educfi : https://www.snes.edu/article/une-certification-de-plus-le-passeport-educfi/