La dernière note de la DEPP1 de décembre 2021 fait un bilan des choix de spécialité des élèves de première et terminale. Le constat est loin des objectifs affichés de la réforme :
Fin de la hiérarchie des matières du fait de la suppression des filières :
Raté !
La première triplette choisie par les élèves en 2020, comme en 2021, est Maths/Physique-Chimie/SVT, cela dans près d’un quart des cas. La triplette suivante fait presque trois fois moins bien... Cela ressemble à une première S, sans les moyens d’avant...
En terminale ? C’est Maths/Physique-Chimie qui est le choix le plus fréquent avec un peu moins de 20% des élèves.
Fin des inégalités de choix liées au genre :
Raté !
De l’aveu même de la DEPP, « Les filles [sont] sous-représentées dans les enseignements scientifiques ». Elles sont 34,5% en mathématiques/physique de terminale en 2021, soit encore moins qu’en 2020. A l’inverse, en Humanités et Littérature, Philosophie/Langues, elles représentent près de 85% des effectifs. Visiblement la suppression des filières ne suffit pas à gommer les représentations de genre, même pas à les cacher.
Fin des inégalités sociales :
Caramba, encore raté !
Toujours d’après la DEPP : « Les élèves d’origine sociale très favorisée [sont] sur-représentés parmi les élèves ayant choisi la doublette « mathématiques, physique-chimie » … Et plus loin : « Inversement, les élèves d’origine sociale défavorisée (21 % des élèves de terminale) sont sur-représentés dans les doublettes « HLP, SES » (29 %), « humanités, littérature et philosophie, LLCER » (27 %), « SVT, SES » (27 %) ». Sans commentaire, les promesses de la réforme n’engagent... personne.
Le lycée Blanquer n’aurait-il finalement servi qu’à réduire le coût du lycée ? Non, il dégrade aussi les conditions de travail des collègues et des élèves et rend invisibles les rapports de domination.
1. Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance