Cette audience s’est tenue le 26 décembre 2021 à la demande du SNES-FSU.
Etaient présents : Présents : Elisabeth Laporte, Rectrice, Sébastien Mathey, directeur de cabinet, Isabelle Wolf, DARILV et madame Bossert Weider, IA-IPR d’anglais, Dominique Perrin, Emmanuelle Haffner, Séverine Charret pour le SNES-FSU.
Le SNES-FSU a dénoncé le rétrécissement considérable de la diversité du fait de la politique académique des langues vivantes et des réformes du collège et du lycée, qui – en dehors de l’allemand-anglais - laissent peu de place aux autres langues, sauf pour l’espagnol mais qui disparaît aussi de certains établissements. Et les ouvertures de LCE (Langue et Culture Européenne) qui auraient pu desserrer l’étau d’un bilangue allemand anglais profitent encore à ce duo. Seules 4 sur 17 ouvertures vont à d’autres LV (3 en espagnol, 1 en arabe).
Pourtant, sans diversité au collège, point de diversité au lycée. Le refus ministériel de financer les LVC au lycée pousse les établissements à faire des choix qui renforcent l’anglais, avec l’Anglais Monde Contemporain, les enseignements de spécialité LLCE1 et d’ETLV1 dans les séries technologiques sont presque toutes proposées en anglais.
Mme la Rectrice partage partiellement notre constat, tout en nous resservant la spécificité académique en 3 mots clefs : l’allemand est la marque régionale, un symbole de la réconciliation franco-allemande, et un besoin économique même si, dans un contexte où les entreprises locales peinent à recruter, celui-ci passe au 2d plan ; « c’est inscrit dans les gènes de l’académie de Strasbourg ». Eh bien ! Puis elle admet les difficultés de RH (le nombre d’enseignants en allemand ou en DNL1 allemand ne couvre pas les besoins), et questionne la qualité de l’enseignement et le niveau des élèves : « la plus-value » de la politique actuelle doit être interrogée. C’est ce que la FSU demande depuis plus de 15 ans, les chiffres parlant d’eux-mêmes : dans le 1er degré, 17,9% d’élèves en section bilingue, 8,3% au collège et 4,4% au lycée en 2020. De LV1 majoritaire au début de la scolarité, l’allemand, devient LV2, sans que cela bénéficie à la diversité. Et la pression est parfois mise sur des enseignants d’allemand, sommés de rendre des comptes sur la "perte d’attractivité" de la langue.
La Rectrice veut concilier spécificité régionale et diversité en lien aussi avec la diversité linguistique à l’Université de Strasbourg, parle de la nécessité de l’anglais, du fait de son importance dans le monde - et de l’espagnol pour lequel les élèves ont une appétence.
Le parcours bilingue/bilangue pourrait être associé à d’autres langues (à l’image du collège Pasteur anglais – portugais) et à des langues d’origine qu’il vaut mieux voir enseignées dans le cadre de l’EN qu’en EILE1. Là encore, un discours récurrent.
Elle a saisi l’inspection Générale d’allemand pour une évaluation qualitative de l’allemand (annoncé à la CALR2 du 18/12/21) et mènera la réflexion sur la diversité à partir de janvier 2022 dans le cadre du projet d’académie.
Les moyens financiers seront-ils à la hauteur de ces annonces ?
Les regroupements du mercredi et samedi pour maintenir les LVB et C (italien, portugais, arabe, turc, russe,..) fonctionnent mal, faute de moyens, et de volonté politique ; les élèves, nombreux en début d’année abandonnent, découragés par l’organisation.
L’affichage des regroupements et enseignements par le CNED sur le site académique actuel est inefficace et illisible.
Là encore, la Rectrice reconnaît la nécessité d’améliorer la communication et parle d’établir une carte des langues équitable alliant mixité sociale et diversité.
Oui mais le SNES-FSU avait déjà pointé ce problème et rien n’a évolué.
Nous avons également interrogé la communication faite aux CE sur la possibilité de demander une dotation complémentaire pour permettre le financement de groupes supplémentaires dès lors que le collège propose 3 LV.
Le non-respect des horaires réglementaires en LVC (2h au lieu de 3h), en Euro et en DNL, les regroupements de niveaux, et des inscriptions au CNED qui se multiplient, trop de situations inacceptables alors que les horaires sont déjà bien maigres !
Quant aux attestations en terminale, nous n’avons rien eu de précis, sinon que l’évaluation ressemble aux E3C que nous avons combattues (organisation au lycée au 3e trimestre, portée par le prof qui évalue ses élèves dans le cadre d’un contrôle continu ; pas besoin du même test pour tous les élèves, mais des tests de même nature (BO de juillet). Présentée comme « utile », elle ne sera pas prise en compte dans Parcoursup. En un mot, inutile mais chronophage. Aucune information sur les certifications en anglais qui conditionneront l’obtention du diplôme de BTS à partir de cette année 20223.
Nous avons alerté la rectrice sur la santé des collègues qui se dégrade ; les conditions de travail, les réformes et les chaînages irréfléchis qui multiplient déplacements et fatigue. Nous avons demandé un GT pour ce chantier urgent qui doit être pensé en amont, dès la DHG connue. Aucun collègue n’est TZR « à vie ». Trop sont TZR malgré leur ancienneté (15-20 ans) ; ils doivent bénéficier de la stabilité professionnelle comme les autres collègues titulaires. Puisque la langue est enseignée dans l’établissement depuis des années, il faut créer le poste budgétaire.
1.LLCE = langues, littératures et cultures étrangères
ETLV = Enseignement technologique en langue vivante
DNL = Discipline non linguistique
EILE = Enseignements Internationaux de Langues Étrangères
2. CALR = Conseil Académique des Langues Régionales
3. Depuis l’audience et sous la pression des enseignants lors des mobilisations des 13 et 27 janvier, les attestations de langue vivante sont suspendues pour cette année scolaire.
- le retour à 3h hebdomadaires par classe à effectif réduit ;
- une vraie politique de diversification des langues ;
- des épreuves terminales nationales à valeur européenne au Baccalauréat, et la suppression des certifications.
- Tout collègue peut refuser des heures supplémentaires au-delà des 2 HSA imposables ;
- Seuls les collègues volontaires peuvent être sollicités pour la charge du tutorat, d’un stagiaire et/ou d’un contractuel, même si la pression d’un IPR est forte
- Seuls les collègues titulaires volontaires peuvent être sollicités pour faire passer les certifications. Un stagiaire ne peut l’être.
Note de la DEPP (novembre 2021) sur la diversification des LV
Synthèse du groupe élargi LVER du 7 décembre