Quatre ans après un stage consacré à l’histoire et aux enjeux du métier de CPE, la section académique du SNES-FSU réunissait à nouveau des collègues CPE pour une journée de réflexion en présence d’Olivier Raluy, CPE et responsable national du SNES-FSU.
Actualité oblige, la matinée s’est ouverte sur des échanges consacrés à la situation des AED : accès au CDI (qui pourrait concerner 10% du corps nationalement dès 2023 et a bénéficié à une cinquantaine d’AED dans notre académie à cette rentrée selon le Rectorat), question plus largement des contrats (durée, non renouvellement), du temps de travail, de l’indemnité pour exercice en éducation prioritaire, des difficultés de recrutement, particulièrement dans les établissements ruraux.... Les CPE, qui travaillent au quotidien avec les assistants d’éducation, sont particulièrement attentifs à leur situation et déplorent le peu de considération que leur porte l’institution avec des contrats sur 10 mois, la faiblesse de leur rémunération dont leur exclusion jusqu’à présent de l’indemnité pour exercice en éducation prioritaire, l’impossibilité de concilier temps plein et études. La question des vies scolaires sera d’ailleurs au cœur de la prochaine rencontre nationale sur le métier de CPE qui aura lieu en janvier à Paris.
Olivier Raluy a ensuite présenté l’évolution des postes de CPE qui après avoir connu une baisse sous la présidence de N.Sarkozy ont à nouveau bénéficié de quelques créations sous la présidence Hollande mais insuffisantes pour rattraper les postes supprimés et surtout couvrir les besoins. L’occasion de rappeler le mandat du SNES-FSU d’un CPE pour 250 élèves.
La question des rémunérations a également été abordée. Pour rappel, dans les années 1980, un collègue CPE débutait avec un salaire équivalent à deux fois le SMIC. Aujourd’hui, c’est 1,2 fois le SMIC au point que les collègues qui entrent dans le métier sont éligibles à la prime d’activité. ET alors que dans leurs annonces sur la revalorisation, E.Macron et P.Ndiaye n’évoquent que les enseignants, le SNES-FSU continuent de porter la revendication d’une augmentation de la rémunération de tous les personnels, sans contrepartie (le ministère évoquait pour les CPE la possibilité d’épauler l’équipe de direction, d’assurer la coordination des PIAL...) et avec un rattrapage des pertes de pouvoir d’achat.
L’après-midi a essentiellement porté sur la question du management, au moment où les CPE sont confrontés à des injonctions à la loyauté par certains chefs d’établissement (avec, par exemple, la question de la liberté de vote au CA pour le CPE membre de droit), qu’il leur est demandé de nombreux bilans dont la finalité n’est pas toujours évidente, que certaines pratiques tendent à les couper des équipes enseignantes, que le cœur de leur métier – le suivi des élèves et la mise en place d’une politique éducative dans l’établissement – est de moins en moins reconnu.... Face à la tentation de l’individualisation, de la dépossession du métier, il est essentiel de réintroduire du collectif.
C’est justement l’objectif d’un stage comme celui-ci que de permettre aux collègues de réfléchir sur leur métier, d’échanger entre pairs et de disposer d’outils d’analyses (textes réglementaires, articles de sociologues, enquêtes, références bibliographiques...).