Le tableau suivant a été réalisé à partir des remontées d’une quinzaine de lycées de l’académie entre le 13 et le 20 novembre et reprend des situations réelles. Il illustre une tendance déjà à l’œuvre depuis quelques années et accentuée par la gestion de la crise sanitaire en l’absence de tout cadrage national : le renvoi au local renforce les inégalités entre établissements et entre élèves et participe au démantèlement de l’éducation nationale.
Les modalités de l’enseignement à distance ont généralement été laissées à l’appréciation des enseignants (classes virtuelles – marquées par des problèmes de connexion à la plateforme du CNED, travail d’approfondissement ou de préparation du cours en classe…). Des expériences de classes filmées ont également été mises en place pour assurer le cours « en même temps » aux élèves présents en classe et à ceux qui sont à distance. Elles ne concernent que de rares enseignants, a priori tous volontaires, mais ne vont pas sans poser de nombreux problèmes (gestion d’élèves présents dans la classe et à distance, éventuelles captures de propos et d’images….).
L’autre problème évoqué par les collègues est celui des programmes. Déjà trop lourds pour une année « ordinaire », ils ne prennent pas du tout en compte les mois qui manquent de l’année précédente ni le fait qu’à distance, le travail et l’acquisition des nouvelles connaissances se font beaucoup plus lentement et doivent être repris lors du retour en classe. Les annonces sur les épreuves du baccalauréat, prévoyant des sujets supplémentaires, ne sont en rien une réponse satisfaisante. Le SNES-FSU met donc à la disposition des collègues un modèle de courrier à adresser à leurs IPR, éventuellement en équipe disciplinaire (https://www.snes.edu/article/bac-dnb-amenagements-indispensables/).
Par contre, plusieurs collègues s’accordent sur le plaisir de travailler enfin avec des groupes allégés, ce qui leur permet de mieux connaitre les élèves et de mieux les accompagner. Cette expérience justifie pleinement nos revendications de limitation des effectifs des classes et donc de création de postes dans le 2d degré.