Priorité affichée de l’académie, l’Education prioritaire perd pourtant des moyens sous couvert de redéploiement des postes des Réseaux Ambition Réussite….
Pour rappel, ces postes, créés en 2007, avaient été financés sur le dos de tous les collèges par la suppression d’une demi-heure en Cinquième et Quatrième. Ils ont depuis été progressivement fermés – sans que les moyens ne soient rendus - et ne subsistaient que dans 3 établissements de notre académie.
Ce que les établissements ont découvert lors du vote de la DHG (et parfois après), c’est que :
- l’abondement de 0,5h par division dont tous les établissements bénéficiaient est supprimé (après la suppression de 0,5h déjà en 2010) ;
- tous les postes AR qui existaient encore étaient également supprimés ;
- chaque établissement serait doté d’un poste surnuméraire de 18h ou deux de 9h. Ces postes sont apparus sur SIAM le 22 mars sous l’intitulé « mission d’appui en collège relevant de l’éducation prioritaire - Difficultés scolaires, lutte contre les sorties sans qualification » et sont ouverts à tout professeur, quels que soient sa discipline et son corps. Il s’agit de postes provisoires, dont les missions sont pour l’instant très floues (la fiche de poste évoque de la co-intervention) et qui ne répondent pas aux besoins des établissements.
Ces décisions unilatérales ont des conséquences pour les collèges qui perdent notamment la possibilité de faire des dédoublements et dégradent les conditions de travail des collègues mais aussi les conditions d’apprentissage et de suivi des élèves.
Elles sont d’autant plus brutales qu’elles ont été annoncées extrêmement tardivement, au mépris du travail sur les répartitions, des dispositifs que chaque établissement proposait, et des collègues titulaires des postes RAR qui n’ont appris que le 22 mars, à 4 jours de la fin du mouvement intra, que leur poste était supprimé.
A cela s’ajoute, pour quelques établissements de la métropole strasbourgeoise et surtout de Mulhouse (voir https://strasbourg.snes.edu/Liminaire-CDEN-du-6-fevrier-2018-Nouvelle-carte-scolaire-Mulhouse.html), des modifications de la carte scolaire visant à gérer les flux d’élèves au plus près des capacités d’accueil des établissements et qui pourraient avoir des conséquences lors de la redéfinition de la carte de l’Education prioritaire en 2019.
C’est pour cela qu’avec le soutien du SNES-FSU, une manifestation sera organisée le mercredi 11 avril à 14h devant le rectorat, à Strasbourg et qu’un préavis de grève a été déposé pour le jeudi 12 avril.
Pour le SNES-FSU, la baisse des moyens attribués à l’Education prioritaire est inacceptable.
Il réclame :
- une relance ambitieuse de l’Education prioritaire, qui ne doit pas constituer une école à part en terme d’objectifs, de contenus et d’exigences mais doit bénéficier de moyens plus importants pour permettre notamment le travail avec des effectifs réduits, la concertation des équipes pédagogiques mais aussi un horaire élève hebdomadaire plus important ;
- un périmètre large de l’EP intégrant les lycées.