Alors que les épreuves de contrôle continu pour le bac commençaient ce lundi 27 janvier au lycée Lavoisier de Mulhouse, enseignants, élèves et parents ont fait part de leurs inquiétudes. (article de Cécile FELLMANN, DNA, 27 janvier 2020)
Quatre jours après leur dernière mobilisation contre les épreuves communes de contrôle continu (E3C) prévues dans le cadre de la réforme du bac, des enseignants se sont de nouveau mobilisés ce lundi 27 janvier, à 13 h 30, devant le lycée Lavoisier. L’horaire et le lieu étaient « symboliques », puisque dans cet établissement mulhousien, c’est ce lundi, à 13 h 50, que débutaient les premières épreuves d’E3C – étalées sur la semaine, pour huit classes de première.
La liste des griefs imputés aux E3C n’a pas changé : retard dans l’ouverture de la banque nationale de sujets, « ce qui n’a laissé que quelques semaines aux professeurs pour préparer les élèves », pointe Guillaume Cammas, professeur de mathématiques et responsable Snes (Syndicat national des enseignements de second degré) au Lavoisier ; rupture d’égalité entre les élèves et les établissements « puisque les sujets diffèrent entre les lycées, le ministère s’étant déchargé de l’organisation des épreuves, chaque établissement s’organise à sa façon… », etc.
Des difficultés pour les enseignants, les élèves, les parents
Comme jeudi dernier devant le lycée Montaigne, la quinzaine d’enseignants mobilisés ce lundi a reçu le soutien de la Fédération des conseils de parents d’élèves du Haut-Rhin (FCPE 68). Sa présidente, Florence Claudepierre, dénonce une réforme « floue », menée « dans l’impréparation totale », qui rend les choses « difficiles pour tout le monde : les enseignants, les élèves, les parents ». Elle demande l’annulation pure et simple des épreuves dans les lycées où elles n’ont pas encore eu lieu et l’annulation des notes dans les autres.
Devant l’entrée du lycée, alors que l’heure du début des épreuves approchait, plusieurs lycéens s’étaient rassemblés autour de leurs professeurs et abondaient dans le même sens. « On n’a même pas eu cinq mois de cours, et encore, avec un mois de vacances, et on doit déjà passer des épreuves qui comptent pour le bac ! On n’est pas prêts, on n’a pas assez de connaissances, on n’a pas eu le temps de bien préparer les choses », affirmaient deux lycéennes.
À 14 h, alors que six des dix enseignants qui devaient surveiller les épreuves du jour étaient « en grève », celles-ci avaient bien commencé, avec des surveillants de remplacement.