9 février 2020

Sections départementales

Les enseignants du lycée Freppel organisent un enterrement de l’Éducation nationale

Une trentaine d’enseignants se sont mobilisés, ce vendredi midi, pour une action symbolique : l’enterrement de l’Education nationale. (article des DNA, 07 février 2020)

Une trentaine d’enseignants du lycée Freppel ont organisé ce vendredi à la mi-journée un enterrement symbolique de l’Éducation nationale. Ils n’étaient pas en grève, mais ont choisi de se mobiliser pendant la pause de midi, pour pouvoir assurer leurs cours. La mise en scène était très étudiée : marche funèbre, costard noir, chapeau pointu…
Plusieurs dizaines d’élèves et une dizaine d’enseignants avaient déjà manifesté mardi matin à Obernai, devant l’établissement. Ils dénoncent la réforme du baccalauréat et notamment les nouvelles épreuves communes de contrôle continu, les E3C, qui comptent pour 30 % de la note totale du nouveau bac et s’organisent en trois sessions : deux en première, une en terminale. Les enseignants les qualifient de « fiasco total ».

Marche funèbre, costard noir et chapeau pointu. La moitié des enseignants du lycée Freppel a mis en scène, ce vendredi midi, les obsèques de l’Education nationale. Sans être en grève, ils ont choisi de se mobiliser pendant la pause de midi, pour pouvoir assurer leurs cours. Même le brouillard était au rendez-vous.
« Nous enterrons le bac national… », déclare Olivier Doerlea, professeur de physique-chimie. Enseignant depuis plus de 20 ans à Freppel, il a décidé, cette année, d’adhérer au syndicat SNES-FSU. « Les E3C [les nouvelles épreuves de contrôle continu, NDLR] sont un fiasco total…. »
Jean-Marie Diaz, qui enseigne les sciences de l’ingénieur depuis 1992, confirme l’objet de la mobilisation : « J’ai vécu plein de réformes au cours de ma carrière, mais celle-ci est très violente. Avec la suppression de la 3e option en terminale, les élèves n’ont plus la liberté de choisir leur avenir. »
« A titre d’exemple, les élèves fragiles en maths ne suivront plus de cours dans cette matière, s’inquiète Stéphanie Meynier, professeure de mathématiques. Mais c’est une discipline ressource ! Comment faire de la physique ou des sciences de l’ingénieur sans maîtriser certaines notions de maths ? »
Autre raison de la colère : la baisse des dotations horaires globales (DHG). « On enterre aussi notre lycée… », souligne Olivier Doerlea.
« Il est prévu une diminution de la DHG de 20 heures par semaine pour la rentrée prochaine par rapport à septembre 2019 ! s’indigne Annick Grosmann, représentante SNES-FSU, enseignante en lettres classiques. C’est la fin des options artistiques qui font la tradition humaniste de Freppel. »
En résumé, selon la syndicaliste : « Un même nombre d’élèves suivi par moins de profs et un programme plus difficile. »