Alors que, dans la campagne pour les élections présidentielles, émergent des discours et des programmes promettant d’en finir avec « l’emploi à vie » dans la Fonction publique, le SNES et la FSU rappellent aujourd’hui que la précarité n’est pas l’avenir pour les salariés du public comme du privé.
La FSU rappelle également qu’aujourd’hui la Fonction publique compte près d’un million d’agents non titulaires sur plus de cinq millions d’agents. Ce sont des personnes à qui l’Administration impose des temps partiels et des salaires souvent plus faibles que ceux des fonctionnaires. Cette situation touche plus particulièrement les femmes et les jeunes.
Le statut, fondé sur les valeurs d’égalité, d’indépendance, et de responsabilité, est la règle (et le contrat, l’exception) mais n’est pourtant plus un principe respecté.
Le dispositif de recrutement réservé Sauvadet, mis en place en 2012 pour résorber la précarité, est loin d’atteindre l’objectif affiché : un quart seulement des personnes concernées répondent aux critères exigés… et pour cause : ils sont pour le moins sélectifs !
Dans l’Education nationale seuls 38 % des postes ouverts aux concours réservés ont été pourvus à la session 2016 ! Cela démontre que ce dispositif est à bout de souffle, comme l’avait fait remarquer la FSU dès la publication de la loi du 12 mars 2012.
C’est pour dénoncer cette situation que la FSU a rassemblé le 13 octobre 2016 à Paris des délégations d’agents non titulaires de tous les secteurs de la Fonction publique. Elle a été reçue, avec eux, en audience dans plusieurs ministères (Fonction publique, Éducation, Agriculture, Justice…) afin d’apporter des témoignages concrets et exiger une nouvelle fois un plan de titularisation et de résorption de la précarité.
Cette revendication est, pour la FSU, corrélée à l’exigence de recrutements de titulaires en nombre suffisant pour faire face aux besoins.
Le SNES a profité de ces audiences pour relever les différents dysfonctionnements au sein des rectorats : non application des décrets de 2014 ( mention des contrats, périodes d’essai, certificats de service, réévaluation des agents en CDD, respect des délais de prévenance, ...), retards inadmissibles dans la signature des contrats, des paiements du traitement et des aides de retour à l’emploi, non prise en compte des congés scolaires dans les contrats, inégalité dans l’application des ORS aux contractuels, absence de formation initiale des néo-contractuels, élaboration d’une grille de rémunération des agents en CDI et CDD rénovée sur la base d’une grille nationale ....
Le SNES a également demandé que le décret du 29 août 2016 soit appliqué dans les plus brefs délais par tous les rectorats et que le ministère de l’Education nationale prenne les dispositions nécessaires afin que ces nouveaux droits soient respectés sur tout le territoire national. Localement, le SNES a déjà saisi les rectorats pour que la mise en œuvre des dispositions réglementaires soit effective.
A l’issue de cette journée, la FSU se tourne vers le gouvernement et les parlementaires pour exiger d’en finir avec la précarité dans la Fonction publique.
La FSU réaffirme avec force qu’il est urgent et indispensable d’offrir des perspectives d’emploi stable et de qualité à tous les agents aujourd’hui non titulaires, et nécessaire de rendre la Fonction publique apte à répondre à l’exigence de permanence, de continuité et de qualité des services rendus aux usagers.