Le 04 avril, à l’occasion d’un séminaire sur l’attractivité du métier d’enseignant organisé à l’université de Strasbourg, l’intersyndicale FSU - Sud Education - CGT Educ’action - SNFOLC était présente pour un comité d’accueil et pour afficher ses revendications. Retrouvez ci-dessous son communiqué.
Ce mardi 4 avril, l’université de Strasbourg organisait un séminaire sur l’attractivité du métier d’enseignant. Afin « d’évaluer les besoins et les difficultés pour soutenir l’attractivité des métiers de l’enseignement », les organisateur•trice•s n’ont trouvé de meilleurs intervenants que le recteur de l’académie ainsi que le président de l’Université de Strasbourg mais… aucun•e enseignant•e pour parler de notre propre métier qui souffre d’un manque d’attractivité. A qui la faute ? Nos organisations ont protesté par leur présence devant le lieu dudit séminaire.
Pour nos organisations syndicales, le constat est clair : si le nombre de postes ouverts et de candidat•e•s aux concours de recrutement baisse de façon continue depuis plus de cinq ans (alors que le nombre de démissions ne cesse de croître), c’est en raison de la politique de casse du service public d’éducation menée par le gouvernement.
Les suppressions d’emplois dans notre académie (à la prochaine rentrée, 48 dans le premier degré et encore 38 dans le second degré) et les classes surchargées (parfois plus de 31 élèves par classe en collège, avec des inclusions réalisées sans les moyens nécessaires et 37 en lycée) dégradent largement les conditions de travail des enseignant•e•s.
Malgré la forte inflation, les personnels n’ont bénéficié d’aucune augmentation significative de leur salaire qui soit à la hauteur de leur investissement pour le service public d’éducation. Leur déclassement salarial est sans précédent : en 10 ans, ils ont perdu l’équivalent de plus d’1 mois de salaire / an.
Se disant « conscient de ces difficultés », le ministère propose de « revaloriser » les salaires. Mais ce n’est pas sans condition ! Ainsi, le gouvernement recycle ses vieilles idées libérales avec des heures supplémentaires contre de nouvelles missions dans le cadre du « Pacte » et le versement de primes qui ne concernent pas tous les personnels, laissant de côté notamment les plus précaires (AED, AESH). Rappelons que les primes ne sont pas prises en compte dans le calcul de la retraite.
Par ailleurs, le manque d’attractivité de nos métiers tient aussi beaucoup à la dégradation des conditions de travail du fait de réformes imposées à la profession, notamment celles du collège et des lycées, de formes de management autoritaires, de la négation de notre expertise. Il a été aggravé par l’opacité sur les opérations de mobilité et de carrière suite à la démolition du paritarisme. On peut également ajouter la réforme des retraites que nous combattons actuellement et qui pour toutes et tous, se traduira par l’allongement de la durée de cotisation et le recul de l’âge de départ légal à la retraite.
Afin de rendre nos métiers plus attractifs, voici une liste, non exhaustive, de pistes qui n’auront certainement pas été évoqués par le recteur et le président de l’université de Strasbourg :
- l’arrêt des suppressions de poste et à l’inverse, des créations massives ;
- des ouvertures de classes avec un abaissement significatif du nombre d’élèves par classe et les créations de poste nécessaire pour sa mise en œuvre ;
- le dégel du point d’indice et l’augmentation des salaires pour tous, sans condition, en vue de rattraper l’inflation et les 20 années de gel ;
- le retour de la retraite à 60 ans et 37,5 années de cotisation ;
- un plan de titularisation des personnels précaires ;
- la fin de Parcoursup et de la réforme du lycée et du baccalauréat ;
- l’abandon de la réforme du lycée professionnel.