12 juillet 2018

Sections départementales

Compte-rendu d’audience « répression du mouvement lycéen »

Le jeudi 28 juin, le SNES FSU, Sud Education et le SNFOCL (CGT et FCPE n’ont pu déléguer personne ce jour-là), ont été reçus en audience à propos de la répression qui s’est exercée à l’encontre de quelques lycéens mobilisés. Cette audience avait été demandée fin mai. Mme Strasser, directrice du cabinet de la Rectrice et Mme Lucie Pitiot, conseillère technique établissement et vie scolaire et conseillère spéciale sécurité-sûreté étaient présentes. L’association « vie scolaire » et « sécurité – sûreté » est un drôle de mélange ; pour le SNES FSU, la vie scolaire doit rester un domaine spécifique, sans relents d’état d’urgence.
Le SNES FSU s’est chargé de l’introduction : à chaque mobilisation lycéenne, la situation était tendue car dans plusieurs lycées il y a eu des entraves au droit de se réunir, de s’informer et de manifester, ce qui est d’ailleurs contraire aux proclamations à propos de la formation citoyenne. Nous avons aussi dénoncé les sanctions qu’ont subies plusieurs lycéens, ainsi que les deux gardes à vue.
Pour Mmes Strasser et Pitiot, présentes sur les lieux lors des mobilisations, on ne saurait parler de répression, et la gestion par les forces de l’ordre et les Equipes Mobiles de Sécurité a été calme et mesurée. Personne (ni rectorat, ni préfecture, ni police) n’avait donné de consigne particulière de fermeté.
Nous avons convenu que certes cela n’avait rien à voir avec la situation parisienne, mais qu’il y avait de fortes disparités de traitement selon le lycée que fréquente l’élève, la réaction (ou pas) des parents, et selon le cas, on peut être exclu, ou mis en retenue, ou ne rien avoir du tout, ce qui peut créer un sentiment d’injustice chez les jeunes filles et jeunes gens.
Mmes Strasser et Pitiot ont convenu que les lycéens avec qui elles ont pu s’entretenir avaient un discours structuré et cohérent, qu’ils étaient dans l’ensemble respectueux, qu’ils ont pu s’exprimer (mégaphone, diffusion de tracts…) mais que finalement ils n’avaient que peu d’influence puisque les manifestations n’étaient pas très fournies. Pour nous (syndicats), la faiblesse relative de la mobilisation est due justement aux pressions et au bouclage des élèves à l’intérieur de plusieurs établissements.
Pour le SNES FSU, suite aux résultats de Parcoursup qui laisseront bien des lycéen.nes insatisfait.es, avec la mise en place de la réforme du lycée, le mouvement repartira sans doute. Nous mobiliserons les enseignant.es et nous veillerons au respect des droits des jeunes. C’est ce message que nous avons fait passer à nos interlocutrices.