Article paru dans les DNA le 13 mars 2019
Afin de dénoncer une « situation totalement aberrante », les personnels du collège REP + Lezay-Marnésia de Strasbourg ont reversé une partie de leur prime annuelle de 1 000 euros à leurs collègues assistants d’éducation qui ne sont pas bénéficiaires de cette prime, a indiqué le Collectif Lezay Marnésia dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Dans ce courrier, le Collectif rappelle que le ministère avait annoncé, en juillet 2018, que cette prime destinée aux personnels affectés dans les établissements de l’éducation prioritaire renforcée devait apporter aux « équipes », une juste reconnaissance de « leur investissement collectif au service de la réussite des élèves ».
Une demande de remboursement adressée au ministère
Pour le collectif, les « collègues assistants d’éducation » font partie intégrante du mot « équipe ». Mais ils ne bénéficient pas de la prime et leur salaire ne comprend aucune indemnité REP ou REP +. Avec cette « distribution partiale », le ministère a renforcé une injustice et « opté pour la division des équipes éducatives », estime le Collectif. Aussi, il demande au ministre de « reconnaître l’investissement spécifique des assistants d’éducation au sein de l’éducation prioritaire, en leur octroyant les indemnités REP/REP + auxquels ils ont droit », et « de rembourser aux personnels participants à cette action la somme qu’ils ont avancée cette année à la place de à la place de votre ministère ».
Ils étaient une douzaine ce mercredi après-midi [03/04], devant le rectorat de l’académie de Strasbourg. Le collectif Lezay Marnésia a remis un chèque de 5 100 € aux 11 surveillants dudit collège de la Meinau, exclus du versement de cette indemnité revalorisée en juillet dernier.
Début mars, plusieurs professeurs, conseillère principale d’éducation et personnels administratifs (DNA du 7 mars) avaient décidé de reverser à leurs collègues surveillants, la moitié de leur prime REP + de 1 000 €, afin de dénoncer une « situation totalement aberrante ». « Ce n’est pas seulement une cagnotte solidaire, mais revendicative, indique Baptiste Greib, professeur de français. Nous demandons au ministère [de l’Éducation nationale], que tous les personnels de l’éducation prioritaire soient inclus dans le dispositif, ainsi que le remboursement de la somme avancée. »
En marge du rassemblement, le rectorat a décidé de recevoir une délégation du collectif, auquel s’ajoute une enseignante du collège Kennedy de Mulhouse - également classé REP +, qui vient de lancer une cagnotte similaire, afin de dénoncer cette injustice. (DNA, 04/04/2019)
