25,7. C’était le nombre moyen d’élèves par classe dans les collèges de l’académie à la rentrée 2021, hors SEGPA.
Combien de classes seront au-dessus, et largement, à la rentrée 2022 ?
Collège du Ried à Bischheim, collège A. Malraux de la Wantzenau, collège Jean Monnet à Strasbourg, collège du Parc à Illkrich, collège Gustave Doré à Hochfelden, collège du Klosterwald à Villé...
La presse s’est déjà fait l’écho ces derniers jours de mobilisations dans ces établissements pour dénoncer des fermetures ou demander des ouvertures de classes.
Et ces exemples ne sont pas les seuls ! Un sondage auprès de nos collègues fait état d’une quinzaine de collèges avec des effectifs sur certains niveaux qui seront à 30 par classe voire au-delà. A cela s’ajoute le fait que les élèves issus des dispositifs ULIS et UPE2A ne sont toujours pas comptabilisés dans les effectifs des classes où ils sont inclus.
Ces décisions, annoncées tardivement, à quelques jours de la fin de l’année scolaire, ont été durement ressenties par des collègues fatigués qui attendent plus de considération de l’institution.
De telles situations étaient pourtant en partie prévisibles depuis février. En effet, les suppressions de postes dans le 2d degré ont conduit les services du rectorat à attribuer les moyens au plus juste. Lors des CTSD consacrés à la préparation de rentrée, le SNES et la FSU avaient alerté sur de possibles tensions dans une trentaine de collèges du Bas-Rhin et une quinzaine du Haut-Rhin et interrogé sur les moyens mis en réserve pour les ajustements de rentrée. Ceux-ci apparaissaient déjà insuffisants....
Depuis, les résultats des concours ont révélé une crise profonde dans le recrutement avec de nombreux postes qui resteront vacants. Sans compter les démissions, ruptures conventionnelles, demandes de disponibilité. La situation est tellement grave dans certaines disciplines que le Rectorat s’est lancé dans une opération de « job dating ». Car le ministre l’a affirmé : il y aura un enseignant devant chaque classe à la rentrée. Le bourrage des classes serait-il alors une réponse ? Comme l’a été la possibilité d’imposer aux enseignants une 2e heure supplémentaire ?
A dégrader encore les conditions de travail des enseignants le risque est grand de décourager ceux qui se destinent aux métiers de l’enseignement et de fragiliser ceux qui, en poste, ne cessent de voir leur charge de travail augmenter. Jusqu’à la rupture ?
Quant aux élèves, qui peut sérieusement croire que le ministère se soucie de leur réussite, de leur donner à tous les mêmes chances quand sa politique conduit à les entasser dans des classes ?
Si depuis la semaine dernière, certains collèges ont obtenu des (ré)ouvertures de classe, le SNES-FSU revendique un plan d’urgence pour l’éducation permettant une réelle baisse des effectifs des classes en collège et une revalorisation, y compris financière, de nos métiers. Il s’est également adressé au Rectorat pour demander qu’une réponse favorable soit donnée à toutes les demandes des établissements.
Dès la rentrée, avec les collègues, le SNES-FSU sera mobilisé pour que l’école publique bénéficie des moyens indispensables à la mise en œuvre de toutes ses missions.