En septembre 2023, le SNES national lançait une enquête sur la réforme qui s’est mise en place dans les collèges à la rentrée 2023. Dans notre académie, les réponses ont concerné 15 établissements soit environ 10% des collèges de l’académie.
Sans surprise, le principal changement est la réduction de l’horaire de sciences et technologie dans tous les collèges, de 4 à 3h et la disparition de la technologie en 6e à l’exception semble-t-il de 2 collèges. Pour les enseignants de technologie, cela se traduit par des suppressions de postes (dans 2 collèges), des compléments de service (dans 4 collèges) ou l’obligation d’accepter des heures hors de leur discipline.
Dans le cadre de l’EIST en 6e, ce sont donc 2 disciplines qui se partagent désormais 3h, SVT et SPC se répartissant majoritairement équitablement les heures (dans 2/3 des collèges). Mais quand la répartition se fait en 1h/2h, c’est au bénéfice des SVT.
La suppression de l’heure de technologie a servi a financé une heure de soutien / approfondissement en maths et français sur le niveau 6e, tout comme le Pacte dont une part est prévue pour l’intervention des professeurs des écoles dans le dispositif. Sur les 15 collèges ayant répondu, 8 évoquent la présence de professeurs des écoles, soit un peu plus de la moitié. Dans la grande majorité des cas, ce sont les enseignants de maths et français qui assurent les heures, mais pas toujours ceux qui ont les classes de 6e en charge en raison des contraintes sur les emplois du temps (ces heures ont pu être placées le mercredi matin pour faciliter la venue des PE). D’autres disciplines sont aussi sollicitées à la marge : prioritairement la technologie (y compris pour permettre aux enseignants de compléter leur service) dans 5 collèges ainsi que les Sciences (dans 2 collèges) ou l’Histoire-Géographie (dans 1 collège). Les professeurs documentalistes sont également impliqués (4 collèges) et les professeurs principaux dans un collège. Ce fonctionnement introduit l’idée de polyvalence des enseignants et écorne la spécialisation disciplinaire propre au 2d degré, à laquelle le SNES-FSU est très attaché. Dans un quart des collèges, la mise en place de cette heure de soutien / approfondissement a pu se faire au détriment de l’aide personnalisée. A noter que cette heure devrait disparaître dès la rentrée 2024, sans que ses éventuels bénéfices pour les élèves n’aient été évalués, afin de dégager des heures pour les groupes de niveau en maths et français. Les élèves de 6e auront, dans l’opération, non seulement perdu une heure de technologie mais une heure d’enseignement.
Un autre dispositif annoncé à la rentrée 2023 était la « Découverte des métiers ». Si les actions autour de l’orientation étaient déjà bien présentes dans les collèges via les mini-entreprises, les semaines des métiers, la participation à des carrefours des formations, les immersions en lycées professionnels, les stages de découverte professionnelle…., le nouveau dispositif ne semble avoir trouvé sa place que dans un quart des collèges ayant répondu. Ils sont surtout portés par les enseignants de technologie mais sans exclusive. Interviennent également les PSY-EN et des CPE, mais pas de PLP alors leur présence était envisagée dans le cadre du Pacte.
Dernière pierre de l’édifice : l’heure de devoirs faits obligatoire en 6e. Si elle est en place presque partout (un collège faisant exception), les modalités de son organisation varient d’un établissement à l’autre, qu’il s’agisse du nombre d’élèves par groupes, du nombre d’heures par élève – certains collèges faisant le choix de ne pas la proposer à tous les élèves sur l’ensemble de l’année pour avoir de plus petits effectifs - , de la place de cette heure dans l’emploi du temps…
Et puisqu’il est question d’emploi du temps des élèves, le constat dans les 2/3 des collèges est qu’ils se sont dégradés avec des « trous » plus nombreux, qui nécessitent une prise en charge par la vie scolaire.