Une intersyndicale a manifesté mercredi devant le rectorat pour demander l’amélioration des conditions de travail des personnels accompagnant les élèves handicapés (Article paru dans les DNA, 17 mai 2019)
Une intersyndicale d’une bonne vingtaine de représentants (CGT, FO, FSU, Sgen-CFDT-Sud, Unsa, Snalc) a manifesté mercredi 15 mai, devant le rectorat de Strasbourg, avec quelques AVS (auxiliaires de vie scolaire) et AESH, pour défendre les conditions de travail de ces personnels en charge de l’accompagnement des élèves handicapés, qui sont 778 dans le Haut-Rhin et 1057 dans le Bas-Rhin.
Le projet de loi du ministre Blanquer, examiné cette semaine au Sénat, prévoit que les AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap ; il n’y aura plus d’AVS), bénéficieront d’un CDD de trois ans, au lieu d’un contrat annualisé, avec la perspective d’un CDI au bout de six ans.
Une trop « maigre consolation pour ces personnels précaires dont beaucoup sont en deçà du seuil de pauvreté », regrette Gauvain End, pour la FSU. Carlos Pissaro, du Snalc, n’y voit pas « pas de quoi améliorer le quotidien de ces accompagnants, à 90 % des femmes, qui gagnent environ 700 € par mois pour 24 heures mais sont souvent à temps partiel, pour s’occuper d’élèves avec des handicaps très divers, jusqu’à l’autisme et aux troubles hyperviolents. » Comme ce syndicat, préoccupé par la question depuis plusieurs années, la FSU revendique la création d’un statut de la fonction publique avec, détaille Gauvain End, « un concours, une formation, une grille de rémunération, permettant de répondre aux besoins pérennes d’inclusion des élèves en situation de handicap ». La revalorisation des salaires passerait aussi par le versement d’une indemnité en réseau d’éducation prioritaire, de frais pour les déplacements et lors des formations... Lesquelles, dénoncent unanimement les syndicats, restent encore très insuffisantes. « Les 60 heures annuelles annoncées sont devenues des heures de formation initiale », regrette Nathalie Burgard qui souhaite qu’elles « se tiennent sur le temps de travail, en dehors des heures avec les élèves, pour obtenir un temps plein de 35h, en incluant les heures invisibles de suivi éducatif, de concertation avec les enseignants, de rencontres avec les familles... »
Autre point à l’ordre du jour : le lancement de PIALs, Pôles inclusifs d’accompagnement localisés, dont plusieurs syndicats demandent « l’arrêt immédiat », à l’instar de la FSU. « Il s’agit de mutualiser les personnels en les affectant sur plusieurs établissements, avec des profils différents d’élèves et plusieurs chefs d’établissement, c’est intenable », s’alarme Gauvain End. Plus mesuré, le Sgen-CFDT n’est pas contre « une expérimentation ». « Ce peut être positif d’avoir des référents, des coordonnateurs sur un territoire, et que les personnels AESH y soient associés. Cela permettrait de recenser les suivis et d’être plus proches des besoins qu’en passant par la Maison départementale des personnes handicapées », expose Nathalie Burgard. Pour l’heure, huit de ces PIALs regroupant plusieurs écoles, voire collèges, sont prévus à la rentrée dans le Bas-Rhin et quatre dans le Haut-Rhin.