6 juillet 2019

Sections départementales

Nous avons lu pour vous ! Revue de presse - juin-juillet 2019

Toute l’année, la presse nationale en particulier, Libération, L’Humanité et Le Monde et la presse régionale, les DNA et L’Alsace, ont relayé nos luttes contre les réformes Blanquer et nos préoccupations. Bilan des mois de juin et juillet avant une rentrée qui s’annonce bouillonnante !

PARENTS MOBILISES EN ALSACE CONTRE LA FERMETURE DES CLASSES (DNA)

Devant la montée des effectifs dans notre académie, des parents se mobilisent. Ainsi au collège Françoise Dolto de Reichshoffen le 28 juin. Des suppressions de classes sont annoncées et la montée des effectifs : « Deux jours avant, les personnels du collège ont eu la désagréable surprise d’apprendre que le rectorat de l’académie de Strasbourg prévoyait, à compter de la rentrée prochaine, la suppression d’une classe de 3e et d’une demi-classe de 6e SEGPA. » soulignent les DNA. Les parents et les enseignants ont voté une grève reconductible le premier jour du DNB. Les effectifs de 3e passeraient à 31 élèves par classe. « Tous les professeurs s’opposent à cette situation. Ils affirment que la place dans les salles ne permet pas d’accueillir plus de 28 élèves ». D’autres actions sont annoncées comme des pétitions en ligne et une audience a été demandée au rectorat de Strasbourg.

GREVE DU BAC : LE REFUS DU MINISTRE D’OUVRIR TOUT DIALOGUE (L’HUMANITE)

Le quotidien rappelle dans son édition du week-end du 16 juin : « c’est quasi sans précédent : plus d’une dizaine de syndicats, associations et collectifs de l’Education nationale ont lancé un appel à la grève de la surveillance des examens ». Pourquoi cette grève ? Claire Guéville secrétaire nationale au Snes-Fsu répond que c’était une « décision difficile à prendre pour les enseignants qui ont passé toute l’année à préparer le bac avec leurs élèves. » Le journaliste Olivier Chartrain écrit que le précédent remonte à 2003 et avaient pour cause les nouveaux programmes de primaire et le transfert des personnels non-enseignants aux collectivités locales.
Mais pour le journaliste, « le parallèle n’est pas opportun ». Cette fois, les revendications sont strictement professionnelles et sur un enjeu de fond « l’avenir des enfants qu’on lui confie ». C’est la valeur du bac qui mobilise les enseignants et l’importance des épreuves finales et nationales. Les enseignants dénoncent « l’appauvrissement du diplôme ». Cette mobilisation fait « remonter un malaise de fond : la difficulté du métier qui n’a fait que s’accroître avec sa précarisation, sa paupérisation, le manque de moyens généralisé » et plus grave « cette incroyable surdité volontaire et ce refus du dialogue qui expliquent ce recours à la grève des examens » (Claire Guéville). Et la secrétaire nationale de prévenir : « si l’action symbolique n’est pas suivie d’effet, on voit mal comment la rentrée pourrait bien se passer. »

RETENUE DES COPIES ET DES NOTES DU BAC (LIBERATION)

Charles Delouche, journaliste à Libération, a rédigé pour le site web du quotidien un article sur la rétention des notes du bac : « Selon la plateforme Bloquons Blanquer, quelque 100 000 copies du bac seraient aujourd’hui retenues par des correcteurs grévistes. Un chiffre en augmentation de 10 000 copies par jour selon les stylos rouges, un collectif d’enseignants opposés à la réforme. » Le journaliste explique ensuite que la décision est partie des professeurs de philosophie de Toulouse puis a fait tâche d’huile dans les académies de Créteil, Rouen, Dijon et Bordeaux. Et le journaliste de conclure que « l’intersyndicale d’enseignants qui avait appelé à la grève de surveillance pour les épreuves du bac a décidé d’étendre la protestation à ce lundi, premier jour du brevet des collège ».

Le Parisien confirme le 2 juillet qu’au moins 106 000 copies sont retenues par des enseignants correcteurs : « Objectif : créer un ultime rapport de force avec le ministère de l’Education nationale avant les grandes vacances, en laissant planer le risque que les résultats du bac ne puissent pas être publiés en temps et en heure, vendredi 5 juillet. »

INEGALITES, ENCORE ET TOUJOURS !

Le Figaro a préféré faire resurgir les résultats du DNB (nombre de mentions TB) de l’an passé au moment de l’examen. Mais les résultats des collèges parisiens (top 30 du journal) laisse apparaître de profondes inégalités en fait entre les territoires non seulement franciliens mais régionaux. « Ce palmarès montre sans surprise la domination des établissements parisiens (les 2/3), la région accueillant une population plus aisée et plus diplômée que le reste du pays, ainsi que les établissements privés ». Les deux établissements qui obtiennent les plus de mentions TB dans notre région sont deux collèges privés : L’Episcopal dans le 68 et Le Gymnase Sturm dans le 67.

Le site Web de 20 minutes du 28 juin fait un bilan alarmant de Parcoursup sous le titre évocateur : « Parcoursup, Afflenet,...les plateformes Web de l’Education laissent des élèves au bord du chemin ». La médiatrice de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur Catherine Becchetti-Bizot, a rendu ce jeudi son rapport annuel. Selon elle, la dématérialisation des démarches administratives est génératrice d’inégalités dans l’accès aux droits d’une partie des citoyens. Elle pointe aussi le risque de déshumanisation des rapports entre les élèves, leurs parents et l’administration scolaire. » Delphine Bancaud, journaliste à 20 Minutes, explique dans la suite de l’article que la sphère numérique déjà très présente dans l’univers scolaire va accentuer sa présence car le gouvernement veut passer l’intégralité des services publics dès 2022 dans celle-ci. Le rapport souligne qu’un fossé numérique s’est creusé entre certains parents d’élèves et l’administration de l’EN. « Depuis trois ans, nous recevons beaucoup de réclamations », raconte la médiatrice.

A lire de toute urgence, l’article paru dans Le Monde de Blanche Lochmann présidente de la société des agrégés qui souligne l’inégalité H/F dans l’éducation nationale. Comme l’a souligné de nombreuses fois la FSU, nous ne sommes pas égaux entre collègues. « En effet, les femmes y représentent seulement 42 % des titulaires de la catégorie A + (contre 50 % dans la fonction publique d’Etat). Mais, surtout, leur part est inversement proportionnelle au niveau d’étude ou de responsabilité. Selon le bilan social, elles sont 83 % des professeurs des écoles, 64,6 % des certifiés, 53 % des agrégés, 37 % des chaires supérieures pour les professeurs. Elles sont 49,6 % des chefs d’établissement, 48,7 % des inspecteurs, 38,4 % des personnels d’encadrement supérieur. »
Le bilan a été mené au sein du ministère et est très clair : les hommes sont avantagés par les postes, leur avancement, leur niveau d’études et par leurs primes. Des tableaux comparatifs montrent des différences de 100 à 300 euros nets selon les catégories.

Les causes connues de tous : la maternité qui reste un obstacle à la carrière, le recours au temps partiel, des stéréotypes qui ont la vie dure : « la carrière enseignante présentée comme idéale pour élever des enfants. » En réalité, elle est modelée sur un rythme de vie masculin.

Les remèdes ? Des correctifs sont déjà en place, rappelle Blanche Lochmann pour corriger les carrières, les promotions mais cela ne suffit pas. « Selon les chiffres du ministère, seuls 25% des professeurs des universités et 17% des présidents d’établissement d’enseignement supérieur sont des femmes. »

Ludmilla Fermé
Bureau départemental Snes 67