Livret unique, bulletins multiples : même Florence Robine (MEN) nous déconseille d’en faire trop ! (cf document joint)
La rentrée 2016 s’est déroulée dans la plus grande impréparation et une extrême confusion en matière d’évaluation des élèves : en l’absence de directives nationales claires, une grande partie des établissements ont choisi le statu quo et ont maintenu, pour le premier trimestre, leurs anciens bulletins. Mais profitant du retard pris dans la mise en place de l’application nationale LSU (Livret Scolaire Unique, qui au passage a perdu le N de Numérique), certaines équipes de direction ont tenté de ressusciter feu le LPC via des applications locales comme Pronote ou Sacoche, et font pression sur les collègues pour imposer la disparition des notes au profit des compétences, pour toutes les formes d’évaluation. C’est méconnaître profondément les textes officiels et l’esprit du nouveau socle. A l’heure où dans les établissements des AG s’organisent pour mettre en place les bulletins du deuxième trimestre, le SNES FSU fait le point.
Ce que disent les textes officiels
Le LSU est une application qui suivra chaque élève du CP à la 3e et rassemblera les bilans (périodiques et de fin de cycle) ainsi que les attestations (premiers secours, sécurité routière, « savoir nager », etc). Les données recueillies par des logiciels type Pronote ou Entea seront exportées dans le LSU.
> Les bilans périodiques : ils remplacent les bulletins trimestriels
Ils rendent compte de « l’évolution des acquis scolaires » et doivent être complétés à l’approche des conseils de classe. Leur fréquence peut être votée en CA (trimestre ou semestre). Rien n’empêche que le positionnement de l’élève s’exprime par une note, même en 6e : les objectifs « non atteints ; partiellement atteints ; atteints ; dépassés » ne concernent que le 1er degré.
> La réelle nouveauté : les bilans de fin de cycle, en 6e et en 3e
Ils attestent le « niveau de maîtrise de chacune des composantes du premier domaine et de chacun des 4 autres domaines du socle », soit 8 items à renseigner. Ce niveau de maîtrise est « fixé en conseil de classe du 3e trimestre de la classe de 3e » et de 6e.
Ce niveau de maîtrise est estimé ainsi : maîtrise insuffisante ; maîtrise fragile ; maîtrise satisfaisante ; très bonne maîtrise.
Ces bilans n’imposent pas de supprimer les notes au collège ni d’évaluer uniquement par compétences. Dans ce domaine, la liberté pédagogique des enseignants reste entière et le conseil pédagogique ne peut rien leur imposer.
> Et pour le DNB ?
Les 4 niveaux de maîtrise des éléments du socle estimés en fin de 3e sont convertis en points et représenteront la part du contrôle continu (jusqu’à 400 points) :
maîtrise insuffisante : 10 points par item
maîtrise fragile : 25 points par item
maîtrise satisfaisante : 40 points par item
très bonne maîtrise : 50 points par item
S’y ajoutent 100 points pour l’oral, qui porte sur un EPI ou un Parcours, et seulement 200 points pour l’écrit, où toutes les disciplines ne sont pas représentées : la première épreuve regroupe le français, l’histoire-géographie et l’EMC ; la seconde, les mathématiques, la physique-chimie, les SVT et la technologie (2 matières sont tirées au sort parmi ces 3 dernières disciplines). Ainsi, jusqu’à 500 points sur 700 peuvent être octroyés localement, au détriment des disciplines et de l’égalité entre les élèves.
On aura alors beau jeu de se féliciter des taux élevés de réussite au brevet : chaque élève bénéficiant d’un capital de départ d’au minimum 80 points, il sera ensuite relativement aisé d’atteindre les 350 points permettant d’obtenir le diplôme.
Ce que préconise le SNES FSU
– Les enseignants sont libres de choisir leur mode d’évaluation.
– Le SNES FSU s’oppose à toute surcharge de travail pour les enseignants par rapport à l’existant : dans les bilans périodiques, le SNES FSU appelle à ne pas renseigner les rubriques dédiées à l’AP, les EPI et les Parcours, ou à les évoquer dans la partie disciplinaire.
– De même pour les « éléments du programme travaillés durant la période » : il appartient à chaque enseignant de les saisir pour la classe et de personnaliser ensuite le bilan de chaque élève s’ils n’ont pas tous suivi les mêmes enseignements. C’est un travail lourd qui peut conduire à une litanie incompréhensible pour les parents : on peut se limiter à renvoyer au cahier de texte de la classe.
Nous vous encourageons à discuter avec vos collègues pour établir une position majoritaire face à l’administration, pour qui il sera alors beaucoup plus difficile d’imposer quoi que ce soit.
Vous trouverez ci-joint les textes officiels sur lesquels vous appuyer ainsi qu’un tract synthétique à diffuser à vos collègues. Un VRAI FAUX est également disponible sur le site national :http://www.snes.edu/LSUN-Vrai-Faux.html
Pour toute information complémentaire ou difficulté rencontrée dans votre établissement, n’hésitez pas à nous contacter : s3str@snes.edu