Inégalité entre les élèves et entre les établissements, impréparation totale, sujets inappropriés, casse d’un examen emblématique, risque de fraude, pression sur les profs et stress chez les élèves… Le Snes FSU 68 (Syndicat national des enseignants du second degré – Fédération syndicale unitaire) et la FCPE 68 (Fédération des conseils de parents d’élèves) n’ont pas de mots assez durs pour qualifier les E3C.
« Nous sommes mobilisés car nous sommes en désaccord profond avec la philosophie même de la réforme Blanquer », note Élise Peter, enseignante en lettres classiques au collège Charles-Péguy de Wittelsheim et présidente départementale du Snes FSU.
« Premier reproche : les conditions matérielles [de tenue des épreuves] ne sont pas réunies. » Pourtant celles-ci vont débuter dans les lycées à compter de lundi prochain, le 20 janvier.
Par exemple, il n’est pas prévu de journée spéciale, ou banalisée pour ces E3C, comme c’était le cas pour le bac « à l’ancienne ». « Les élèves auront des cours avant et après. Il peut y avoir de l’agitation, du bruit dans les couloirs… Cela crée des inégalités de traitement entre les élèves », déplore la représentante syndicale. « On va à la catastrophe ! »

« Il est temps d’arrêter ce gâchis »

« Quant à la banque des sujets, elle n’est accessible que depuis le 9 novembre. Et certains des sujets ne tiennent pas la route, ou sont beaucoup trop difficiles… Nous avons l’impression que tout cela a été bâclé. Il est temps d’arrêter ce gâchis », complète Élise Peter.
Du côté des parents, l’optimisme n’est guère de mise non plus. « Tout cela a créé de la tension et du stress. Certains enfants se rendent malades. Les parents, eux, se demandent comment aider et soutenir leur enfant », remarque Florence Claudepierre, présidente de la FCPE du Haut-Rhin. « Beaucoup s’inquiètent aussi des conséquences de ces épreuves sur Parcoursup. D’une manière générale, tous me disent qu’ils sont dans le brouillard total ! »
Compte tenu de cette unanimité, Snes FSU et FCPE réclament « l’annulation pure et simple » des E3C. Des actions, blocages, mouvements de grèves sont-ils prévus ? « Nous allons profiter du mouvement contre les retraites du vendredi 24 janvier pour nous faire entendre. Nous appelons aussi à la grève de la surveillance », remarquent les syndicalistes. Certains semblent pourtant se résigner et avouent que la « bonne conscience professionnelle » des enseignants, dans le Haut-Rhin notamment, ne débouchera probablement pas sur des actions plus fortes ou pénalisantes pour les élèves.