Strasbourg, le 9 septembre 2019
Le SNES-FSU dénonce les conditions dans lesquelles s’effectue la rentrée dans notre académie, bien loin des artifices de communication du ministère.
Dans les lycées, le 1er effet de la réforme est la complexification des emplois du temps dont la confection a occupé les chefs d’établissement une bonne partie de l’été. Les effectifs très variables des groupes de spécialité (de moins de 15 élèves à 38) sont révélateurs du choix très majoritaire des élèves pour certaines disciplines (les mathématiques notamment) alors que d’autres (LLCA, danse…) sont fragilisées. Mais ils sont aussi la conséquence du choix des établissements de dédoubler certains groupes (pas tous) en fonction des moyens disponibles. Les langues - pourtant priorité académique - paient aussi un fort tribut à la réforme avec la disparition de groupes de spécialité LLCE pourtant annoncés, des regroupements de niveaux pour certaines langues… Enfin, un grand flou règne sur l’organisation pratique des nouvelles épreuves de contrôle continu en première : épreuves communes dans les établissements ou pas, disponibilité des banques de sujet... Si pour les élèves, cette réforme est porteuse d’incertitudes, d’inégalités et de risque de tri en fonction des parcours choisis, elle se traduit, pour les enseignants, par une nouvelle dégradation de leurs conditions de travail : augmentation de la charge de travail (avec également la préparation des nouveaux programmes sur deux niveaux), du nombre d’heures supplémentaires, du nombre de postes provisoires et de postes chaînés… A laquelle s’ajoute la généralisation du lycée 4.0 alors que nous sommes toujours en attente d’un bilan des deux premières vagues.
Dans les collèges, la hausse des effectifs se poursuit. Les ouvertures de classes (plus d’une trentaine), sous la pression, au mois de juin, ont permis de répondre aux situations les plus tendues mais sont insuffisantes au regard de l’évolution démographique et le seuil 30 est d’ores et déjà dépassé dans certaines classes. Les affectations des élèves en ce début d’année, suite à des déménagements, sont chaotiques en raison du manque de place, en particulier dans la métropole strasbourgeoise. Quant à l’inclusion des élèves à besoin particulier, comment pourrait-elle être efficace dans des classes dont les effectifs avoisinent 30 élèves ? La situation des SEGPA, où sont scolarisés certains des élèves les plus fragiles, est très préoccupante avec des fermetures de divisions en fin d’année scolaire, des dépassements de seuil et la création de classes à double niveau. Le plus grand flou règne aussi sur la mise en place des PIAL ou des cités éducatives et sur l’avenir de l’éducation prioritaire, toujours suspendu à la publication du rapport Mathiot-Azéma, alors que les moyens consacrés à l’accompagnement éducatif ont été rognés.
Un dernier point sur les postes : d’un côté, des disciplines pour lesquelles le manque d’enseignants titulaires est chronique (technologie, allemand, musique, mathématiques, sciences physiques, écogestion…) et des postes non pourvus à la rentrée ; de l’autre, des collègues non titulaires en fin de contrat, sans proposition d’affectation (une centaine serait concernée) et pour lesquels le rectorat est aux abonnés absents.
En résumé, cette rentrée, la 1re de « l’école de la confiance », est marquée par un niveau d’impréparation jamais vu. Le sort des personnels, confrontés à des réformes dont ils n’ont cessé de dénoncer le caractère néfaste, contribue à dégrader encore plus un service public déjà mis à mal par les choix budgétaires. Le SNES-FSU se battra pour obtenir une véritable reconnaissance salariale et sociale de nos métiers.