7 mars 2019

Sections départementales

A Sarre-Union, les professeurs du collège sont en colère

Le collège Pierre Claude en grève. (article de Julien Meyer, dans les DNA, 08/03/2019)

Des enseignants et des élèves du collège Pierre-Claude à Sarre-Union, accompagnés par quelques parents d’élèves, ont défilé dans les rues de la commune jeudi après-midi pour protester contre la dotation horaire proposée par le Rectorat pour l’année scolaire 2019-2020.

L’annulation de leur rassemblement pique-nique pour cause de pluie n’a pas refroidi leurs ardeurs. Après la tenue d’une assemblée générale ouverte à 11 h en compagnie des parents d’élèves, les professeurs du collège Pierre-Claude à Sarre-Union se sont donné rendez-vous sur le parking de l’établissement aux alentours de 14 h. Rejoints par une poignée de parents et une dizaine d’élèves, ils ont ensuite défilé dans les rues de la commune. L’objet de leur courroux ? La dotation horaire suggérée par le Rectorat pour la prochaine année scolaire. « On nous parle d’égalité et d’inclusion des élèves, mais ce sont des principes qu’on n’arrive pas à mettre en place, constate amèrement Emmanuel Polewiak, représentant du Syndicat National des Enseignements de Second degré (SNES). On fait face à un double langage de la part du ministre et de la rectrice. On veut promouvoir l’égalité des chances, c’est d’ailleurs une priorité du projet académique, mais sur le terrain, on n’arrive plus à le faire. »

« C’est insoutenable »

Les professeurs pestent tout d’abord contre les effectifs prévisionnels pour les niveaux de 6e et 5e , arrêtés à 119. « Ces annonces nous mettent dans l’inquiétude, explique le professeur de mathématiques. Les effectifs de 6e ont été largement sous-évalués. On nous annonce 119 élèves alors que d’après notre proviseur, ils seraient 134. Avec quatre divisions de 6e annoncées, je vous laisse faire le calcul… C’est insoutenable. »

Le constat est encore plus dramatique pour les sections SEGPA (*) lesquelles incluent les élèves d’ULIS (Unités localisées pour l’inclusion scolaire). En 2019-2020, le Rectorat a pour objectif de « supprimer une division ». « La SEGPA est encore plus attaquée, insiste Emmanuel Polewiak. C’est encore plus fou quand on écoute le discours de Monsieur Blanquer au sujet des élèves le plus en difficulté. »

Croisée dans le cortège, Mélanie Marzec, professeure référente des 6e /5e , tire la sonnette d’alarme. « Ils veulent fusionner les classes de 4e et de 3e ensemble. On a l’ambition de préparer les élèves au brevet professionnel. Comment les préparer correctement avec deux programmes différents ? »
La SEGPA, une division oubliée

La jeune femme souhaite qu’on « arrête de tricher avec les effectifs ». Elle préconise un cadre « sécurisant » pour des élèves ayant déjà « assez souffert par le passé dans leur scolarité ».

Les revendications des enseignants portent aussi sur les moyens AVS-AESH, soit les accompagnants des élèves en situation de handicap. « Cela fait dix ans que je suis au collège de Sarre-Union, je n’ai jamais connu une mesure progressiste, déplore Emmanuel Polewiak. Je n’ai jamais entendu dire qu’on allait mettre un dispositif pour aider les élèves. Tout ça, ce ne sont que des écrans de fumée. »

(*) Section d’enseignement général et professionnel adapté.