Déclaration liminaire des commissaires paritaires du SNES-FSU
CAPA d’avancement d’échelon des certifiés du 12 décembre 2014
Tableau d’avancement des certifiés en PJ
A l’occasion de cette CAPA s’achève le mandat des représentants des personnels élus en 2011. L’autosatisfaction est souvent de mise dans ces circonstances.
Mais comment oublier qu’il y a quelques jours les personnels enseignants de l’Education Nationale ont largement manifesté leur refus de participer à la vie de leur institution. Il y a dans ce refus du scepticisme, de la lassitude, mais aussi de la hargne. Et, dans une certaine mesure, comment ne pas le comprendre ? L’expression démocratique n’a de sens que si elle permet une prise réelle sur les processus de décision. Mais nos collègues n’ignorent pas que c’est la contrainte budgétaire qui les gouverne et qui les dépossède de ce pouvoir effectif. Comment ne percevraient-ils pas de même l’univocité d’un dialogue social, d’ailleurs dorénavant crypté à ce qu’il semble, destiné à maintenir les personnels et leurs représentants à bonne distance des décisions qui les concernent ? Nous ne sommes pas du nombre de ceux qui expriment leur refus, mais ne pouvons qu’interroger nos interlocuteurs : qu’êtes-vous en train de nourrir ?
Venons-en à l’exercice qui nous est proposé aujourd’hui. Qu’a-t-il à offrir à nos collègues dans le contexte d’une glaciation indiciaire et d’une austérité salariale éternelle ? Au mieux, le rattrapage temporaire de leurs pertes de revenu, peut-être une pause dans leur déclassement matériel. Mais pour qui a bien entendu ce qui précède, l’optique comptable qui tient lieu de politique salariale a des effets bien plus délétères. Elle va de pair avec une ignorance de ce qui fait la réalité de ce pays, où l’Ecole est le fondement de la République. Que gagnera-t-on à entretenir la spirale du déclassement des serviteurs de l’Ecole ?
Pour évoquer la réalité qui transparait des documents remis pour cette CAPA, elle ne permettra pas de renouveler nos constats, qui ressemblent à ceux de l’an passé, qui eux-mêmes rappelaient ceux de l’année précédente.
La progression réelle du taux d’inspection effectif dans l’année scolaire écoulée demeure cependant insuffisante pour résorber la part des retards d’inspection à 5 ans et davantage qui continue elle aussi de progresser. Personne n’ignore les difficultés rencontrées dans leur tâche par les IPR, mais dans certaines disciplines le pourcentage de retards demeure trop important et lèse trop de collègues dans leur avancement de carrière. D’autant que ceci se cumule à une distribution des notes pédagogiques toujours très inégale selon les disciplines qui creuse des écarts entre collègues peu compréhensibles pour ces derniers.
Nous avons depuis plusieurs années demandé qu’on réfléchisse à une harmonisation des notes pédagogiques. De même, le dispositif de rattrapage mis en place pour pallier aux retards d’inspections ne s’avère pas satisfaisant, ce n’est pas non plus une nouveauté. Pourtant, et ce n’est pas sans lien avec le début de notre propos, nous ne voyons rien venir. Il y pourtant là, au niveau académique, moyen d’agir. Et il y a aussi urgence pour qui entend bien le signal du 4 décembre. Alors faut-il que les constats de l’année présente continuent de préfigurer ceux de l’année à venir ?
Pour finir, comment ne pas évoquer notre revendication d’une déconnexion de l’évaluation et de l’avancement, afin que celui si se fasse au rythme le plus favorable. La prise en compte de cette dernière aurait certainement de tout autres effets que ceux évoqués plus hauts.