Le CDEN (Comité Départemental de l’Education Nationale) consacré au bilan de rentrée dans les écoles et collèges du Haut-Rhin s’est tenu le vendredi 3 décembre. Comme d’habitude les éléments communiqués par l’administration pour apprécier la rentrée sont incomplets. Manque ainsi pour les collèges et les SEGPA le nombre de divisions attribuées, ce qui nous oblige à d´importants travaux de reconstitution.
Effectifs
Dans les collèges, la baisse des effectifs annoncée pour justifier une allocation prudente des moyens n’a pas eu lieu : -0,2% soit 59 élèves. Le moins qu´on puisse dire, c’est que ce n’est pas l’effondrement annoncé. En revanche les effectifs par classe demeurent élevés, nous les estimons à 25,76 en moyenne pour les collèges. C’est certes un peu mieux que l’an passé (25,88) mais ne constitue pas une amélioration si notable que cela dans un département où près de 20% des élèves relèvent de l’éducation prioritaire et donc d’aménagements spécifiques. Les dépassements de seuil sont rares, mais près de 43% des divisions sont chargées (à au moins seuils moins 2) d’autant que les inclusions – qui augmentent avec les ouvertures supplémentaires en ULIS - ne sont pas comptabilisées dans les effectifs des classes de référence.
Nous continuons d’avoir des hausses d’effectif parfois importantes sur certains établissements ce qui les place en difficulté. Car en dehors des effectifs surchargés, certains d’entre eux manquent par ailleurs d’adjoints, de CPE, d’AED, de PSY EN, de médecins, de personnels administratifs, n’en jetez plus… Car la rentrée 2021 c’est aussi cela : le manque structurel de personnels commence à se faire cruellement sentir.
SEGPA
La situation des SEGPA n’est guère plus reluisante : malgré des effectifs en hausse continue, les moyens sont calculés au plus juste et la taille des divisions « rentabilisée » au maximum. Les mutualisations de classes sur plusieurs niveaux ne facilitent pas toujours les conditions d’étude des élèves.
Education Prioritaire et agglomération mulhousienne
L’Education Prioritaire représente près de 20% des effectifs des collégiens dans le Haut-Rhin et les collèges de la m2a regroupent près d’un tiers des élèves du département. Les moyens de l’Education Prioritaire mis en réserve lors de la préparation de rentrée en février ont été attribués sous forme d´HSA au mois de juin. Mais, comme pour le Bas-Rhin, tous les collèges n’ont pas reçu la même dotation, pour un total de 97 h sur les 140 initialement fléchées. Nous sommes donc bien en train d’entrer dans une logique de contractualisation d’une partie des moyens et de mise en concurrence de ces établissements.
Par ailleurs, sur la m2a, 40 heures étaient l’an passé attribuées pour amortir quelque peu les conséquences de la refonte de la carte scolaire qui a vu les effectifs de certains établissements exploser. Ces maigres moyens supplémentaires ont cette année disparu, mais pas les effectifs pléthoriques de plus d’un établissement…
Enfin 5 des établissements de la zone sont en manque de moyens humains parfois criants en vie scolaire : AED, personnels de direction …
Moyens attribués
Concernant la DHG, la part des HSA représente maintenant 9% des dotations. C’est une augmentation notable, même si elle reste très en deçà de la valeur cible édictée par le rectorat dans sa préparation de rentrée. La part des heures poste est en recul et il faut rappeler ici que 17 postes ont été supprimés dans les collèges du Haut-Rhin pour la rentrée 2021. Cette politique de multiplication des HSA, outre qu’elle fonctionne mal, ne facilite pas le fonctionnement des établissements et contribue à mettre sous pression les équipes enseignantes.
A ces heures supplémentaires s’ajoutent aussi comme partout celles du dispositif « devoirs faits ». Ces moyens, représentant l’équivalent de 26 postes, ne sauraient répondre aux retards accumulés par les élèves en raison de la pandémie. Pour rappel, c’est la seule réponse d’un ministère qui s’est refusé au plan de soutien bien plus ambitieux réclamé par le SNES.
Budget des collèges
Le CDEN est également le moment d’aborder avec les représentants de la CEA la politique budgétaire de cette nouvelle collectivité envers les collèges. Elle soulève nombre d’interrogations, notamment concernant les sommes consacrées à la viabilisation, guère revalorisées malgré une flambée des prix de l’énergie, ou bien sur le calcul des moyens adossés au nombre d’élèves : le « point élève » n’a jamais été revalorisé depuis 2009 malgré une inflation cumulée de 14%. La santé financière des collèges devient donc une source de préoccupation et la recommandation de la collectivité, un à deux mois de fonds de roulement pour voir venir, est pour plus d’un établissement un vœu pieu : ils n’ont plus forcément les moyens de cette autonomie financière. Sur tous ces points nous n’avons pas eu de réelles réponses à nos interrogations si ce n’est que l’an prochain les dotations de fonctionnement seront harmonisées avec le Bas-Rhin, ce qui ne garantit pas forcément une amélioration de la situation.