19 septembre 2024

Exercer en collège, lycée, CIO

Bilan de rentrée dans l’académie

Ce bilan se base sur les remontées de 55 établissements (37 collèges et 18 lycées, répartis pour les 2/3 environ dans le Bas-Rhin et 1/3 dans le Haut-Rhin).

LES CONDITIONS DE RENTREE

Comme au niveau national, il manque des enseignants dans près de 25% des établissements ayant complété l’enquête de rentrée. Mais pas seulement : des postes de PSY-EN (3 établissements), AESH, assistants sociaux et infirmiers (7 établissements), administratifs (6 établissements) ne sont pas pourvus ou pas remplacés.
A cela s’ajoutent, dans un certain nombre d’établissements, des problèmes d’emplois du temps. La faute aux réformes qui en multipliant les alignements et donc les contraintes ont rendu l’exercice plus difficile. Mais la difficulté pour trouver des chefs d’établissement, notamment des adjoints, formés à cette tâche peut aussi expliquer quelques situations tendues.

En collège : La rentrée est marquée par la mise en place des groupes de « besoins ». Deux constats émergent d’ores et déjà des enquêtes de rentrée : le flou quant à l’organisation sur l’ensemble de l’année scolaire demeure, le dispositif se construisant au fil de l’eau. Par ailleurs, la réforme s’appliquant avec « souplesse et pragmatisme », chaque établissement fait en fonction des moyens dont il dispose (en heures, salles, enseignants), des choix des équipes et de leur capacité à les imposer au chef d’établissement.
Une majorité d’établissements (3/4) a mis en place des groupes hétérogènes. Il y a le plus souvent 1 groupe supplémentaire par rapport aux classes, et les groupes sont alignés. Mais les groupes ne sont parfois pas mis en place sur tous les niveaux, ni de la même façon en maths et en français. Et les classes bilingues semblent souvent exclues des alignements et ne sont donc pas concernées par les groupes.

Les conséquences de cette réforme sont que pour les collègues de Français et de Mathématiques, le nombre de niveaux augmente souvent, qu’ils doivent parfois suivre une progression commune très rigide, que des « projets classe » ou interdisciplinaires ont dû être abandonnés. Des questions se posent aussi concernant l’évaluation et la participation aux conseils de classe. Les autres conséquences sont la perte de l’aide personnalisée, des options fragilisées (le latin par exemple dans 2 collèges), la difficulté à trouver des Professeurs principaux. Beaucoup de problèmes concernent les EDT des enseignants (60% des établissements) et parfois des élèves avec des emplois du temps « à trous, illisibles, chargés, incohérents ».

En lycée : Les principaux problèmes sont liés à des effectifs de classe ou groupe (pour les spécialités ou les langues vivantes) chargés. On peut noter la situation du lycée de Sarre-Union qui a perdu une classe de 2de au mois de juin, se retrouve avec des effectifs de 35 voire 36 sur ce niveau, alors même que le lycée appartient au TER (Territoire Educatif Rural) de l’Alsace-Bossue. Dans au moins 4 lycées, des postes d’assistants d’éducation ont également été supprimés, fragilisant les vies scolaires et l’encadrement des élèves. Enfin, des collègues font remonter des retards dans l’accès aux manuels numériques.

PERSONNELS

Si la ministre de l’Education Nationale s’est réjouie que les concours aient permis de couvrir la presque totalité des postes, le manque d’enseignants dès la rentrée, avec des tensions en particulier en français, langues, éco-gestion et dans les matières professionnelles, montre que la crise d’attractivité perdure. Et elle touche tous les personnels des établissements, jusqu’aux personnels de direction.

Présenté comme une revalorisation - ce qu’il n’est pas - le Pacte n’a profité qu’à une minorité de collègues, certains cumulant jusqu’à 6 parts. Il a surtout renforcé les inégalités entre les personnels, créé des tensions dans les salles des profs, abîmé le métier. Et le nombre de parts attribuées aux établissements est en baisse à cette rentrée.

On note aussi des problèmes récurrents de gestion des personnels : impossibilité pour les collègues d’accéder aux services du Rectorat, absence de réponses à leurs questions, y compris sur des situations urgentes, affectation ubuesque de certains TZR ou non affectation alors que des besoins existent dans des établissements, retard dans la signature des contrats….