Ca a commencé avec le développement des formations à distance, MOOC et autres magistères que les collègues étaient invités, avec plus ou moins d’insistance, à suivre, sur leur temps personnel. En CSA, la FSU avait dénoncé ce basculement progressif de la formation sur des formats « en ligne » et rappelé son exigence d’une formation sur temps de travail. Cependant la formation « en présentiel » représentait encore la plus grande partie des journées de formation (44,3% en 2021-2022, contre 13,8% pour la formation à distance et 41,9% pour les formations hybrides1).

Une étape supplémentaire a été franchie en cette rentrée, Pacte et communication présidentielle sur le remplacement aidant, avec des chefs d’établissement qui conditionnent l’accès à une formation à la mise en place de RCD (Remplacements de Courte Durée). Par ailleurs, pour certaines formations auparavant plus largement ouvertes (on pense par exemple à collège au cinéma), des consignes ont été données pour limiter le nombre de participants. On a même un exemple de protocole RCD dans lequel il est noté que le nombre d’enseignants du collège participant à une même formation sera limité à un.

Dans le même temps, des lettres de rentrée émanant des corps d’inspection précisent que les candidatures à des formations dans le cadre de l’EAFC (Ecole Académique de Formation Continue) seront soumises à « l’avis des supérieurs hiérarchiques » et confirmées après « mise en place d’un remplacement de courte durée ». On nous annonce même que certaines formations seront repensées pour être placées sur des temps qui « impactent le moins possible la liberté pédagogique ». Et là, on comprend bien qu’il s’agira de placer la formation continue hors du temps scolaire, le mercredi après-midi (au moins pour les collègues qui enseignent en collège), en soirée ou sur les périodes de vacances.

Ces constats que nous faisons dans l’académie de Strasbourg sont, hélas, partagés, par les collègues du SNES d’autres académies. Ce qui montre bien que le ministère est à l’offensive sur la formation continue et notre temps de travail. Déjà le bruit court que 100% de la formation continue basculerait hors temps de travail à partir de 2024....

Alors que le 13 septembre, le ministre a ouvert une énième concertation sur l’attractivité du métier enseignant, la question du temps de travail et la possibilité de se former sont des enjeux importants pour lesquels le SNES-FSU continuera à se battre.

1. Source  : Rapport Social Unique de l’académie de Strasbourg, 2021-2022